Jean Pierre Morel et Aboubakar Abbo sont depuis vendredi 9 juin 2017, respectivement directeur général et président du conseil d’administration de la Cameroon Railways (Camrail), concessionnaire du chemin de fer camerounais, détenu à 77% par le Groupe Bolloré.
Leurs prédécesseurs, Didier Vandenbon et Hamadou Sali ayant présenté leur démission au conseil d’administration tenu ce même vendredi 9 juin à Douala. Le communiqué de presse, rendu public à la suite du conseil, indique que le directeur général démissionnaire "a souhaité se consacrer à temps plein à l’instruction des suites de l’accident du 21 octobre 2016".
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Pour mémoire, dans sa sortie du 23 mai dernier, Paul Biya, le président de la République du Cameroun avait clairement indiqué que l’accident ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eséka, ayant couté la vie à 76 personnes est entièrement de la faute de Camrail. Aussi, Paul Biya avait-il annoncé «la prise des sanctions appropriées à l'encontre des responsables dont l'implication dans l'accident est reconnue dans le rapport d'enquête. Et la transmission à la justice du rapport d'enquête, pour qu'elle en tire toutes les conséquences de droit».
Pour l’opinion camerounaise, les «démissions» des principaux responsables de la Camrail ne sont donc pas fortuites. C’est une suite logique de la sortie présidentielle, en vue de mettre les uns et les autres face à leurs responsabilités. «Autrement, ces deux patrons auraient démissionné au lendemain de l’accident. Mais le fait que cela survienne après la sortie du chef de l’Etat prouve bien que le rouleau compresseur est engagé et que d’autres têtes vont tomber, même au sein de l’administration camerounaise», explique un juriste camerounais.
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O note aussi que l’organigramme de la Camrail a connu des modifications. Deux postes de directeur général adjoint ont été créés. Le conseil d’administration y a d’ores et déjà nommé les premiers occupants: Gilbert Nkana Pondi, docteur d’Etat en transport ferroviaire et Michel Ossock, expert en audit et ressources humaines.
En attendant que ce soit officiel, certaines indiscrétions laissent croire que l’un des DG sera affecté à la gestion exclusive du transport voyageur. Un pan jusqu’ici négligé par Camrail, estimant que le transport des personnes est moins rentable et plus contraignant, par rapport au transport de marchandises. Sauf qu’avec l’accident du 21 octobre 2016, Paul Biya a prescrit «l'ouverture de discussions entre les partenaires au sein de Camrail pour une plus grande présence de l'Etat dans ladite société et une meilleure prise en compte des préoccupations sociales, notamment l'activité de transport voyageur».