Les Camerounais sont un peu mieux édifiés sur le processus de mise en place d’une Couverture santé universelle (CSU) dans le pays. Lundi dernier en effet, le gouvernement a reçu le bilan d’une étude menée dans certaines régions du pays par des experts de l’Institut national de la statistique (INS), et concernant le classement des populations en catégories de contribuables: Agriculteurs, salariés du secteur privé formel, salariés du secteur public, personnes sans emplois (chômeurs, élèves, étudiants)…
L’étude fixe également des propositions de contributions annuelles, en fonction de la catégorie d’appartenance. Les détails à ce propos n’ont pas été rendus publics, vu que le gouvernement devra d’abord les apprécier. Néanmoins, l’on sait déjà que la couverture santé universelle est soutenue par trois questions fondamentales: quels services sont offerts? Qui est couvert? Et comment?
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Cependant, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda relève tient à savoir comment le secteur informel va contribuer. Car la CSU a une dimension obligatoire et 85% de la population est dans le secteur informel, où les revenus ne sont pas connus. Dans le même temps, les agriculteurs montent au créneau, estimant qu’ils ne disposent pas non plus de revenus mensuels et pourraient être incapables de s’acquitter de cette obligation. Autant de questions sur lesquelles le comité intersectoriel en charge de l’élaboration du CUS devra encore réfléchir.
Quelques acquis importants cependant: Il s’agit du panier des soins, la prise en charge des malades et les coûts par pathologie.
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Ce sont au total 185 soins et services de santé qui sont concernés par la CUS. Des prestations qui seront effectuées au niveau des centres de santé, des centres médicaux d’arrondissement et des hôpitaux de district. Les prises en charge se feront ainsi grâce à une couverture fiable, équitable et financièrement soutenable, où chaque individu est appelé à contribuer en fonction de ses capacités. Les services offerts prennent en compte la prévention des maladies et la réhabilitation des infrastructures.
Enfin, concernant les coûts des soins par pathologie, il sera fonction des consommables à utiliser et des interventions nécessaires, y compris l’hospitalisation.
Bref, selon le ministre de la Santé publique, «d’ici novembre 2017, nous pensons pouvoir proposer un document-cadre décrivant l’ensemble du processus et présentant les projections financières de ce grand projet social».