Quelque 915 migrants camerounais ont été rapatriés depuis l’année dernière, après la diffusion en novembre 2017 par la chaîne américaine CNN, d’un reportage montrant un marché d’esclaves en Libye où étaient vendus des migrants originaires d’Afrique subsaharienne. Selon le décompte fait par la télévision nationale camerounaise, ces candidats à l’immigration clandestine ont été rapatriés du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, du Mali et de Libye notamment.
Mardi matin, un vol spécial en provenance de Tripoli, en Libye, a atterri à l’aéroport international de Yaoundé au Cameroun, avec à son bord 164 migrants camerounais rapatriés de «l’enfer» libyen.
Lire aussi : Vidéo. Vente d’esclaves: témoignage glaçant d’un passeur libyen
Parmi eux, des femmes enceintes et des enfants. Ils ont aussitôt été pris en charge par une équipe médicale à leur descente d’avion. Plusieurs d’entre eux ont déclaré à leur arrivée avoir vécu dans des «prisons» en Libye, où ils ont subi de multiples sévices. Il s’agit là de la troisième vague de rapatriement de migrants camerounais de Libye depuis le reportage de CNN.
Ce retour au bercail s’inscrit dans le cadre d’un projet appuyé par l’Organisation internationale des migrations (OIM) et visant à favoriser le retour de migrants camerounais dans leur pays d’origine. «Il s’agit d’une opération d’assistance humanitaire pour des populations qui sont en détresse. Il est question, à terme, d’identifier des espaces provisoires pour les recaser», a déclaré un responsable du ministère camerounais de l’Administration territoriale et de la décentralisation.
Lire aussi : Union africaine. Migration: les mesures concrètes proposées par le roi du Maroc
«L’OIM va monter avec eux des plans d’affaires pour leur permettre de se réintégrer», assure le chargé de programme Protection et réinsertion des migrants de retour au Cameroun à l’OIM, agence de l’ONU qui fournit une assistance humanitaire aux migrants dans le besoin depuis le début de l’opération.
Ces migrants comptaient rallier l’Europe en passant par la Libye. Plusieurs d’entre eux ont décidé de ne plus tenter l’aventure après la traumatisante expérience libyenne. D’autres, par contre, promettent de reprendre la route «dès que possible».