Cameroun: six militaires tués par des braconniers dans un parc national

Le 12/02/2018 à 17h55, mis à jour le 12/02/2018 à 17h57

Des membres du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise, sont tombés dans une embuscade dans la nuit du 8 au 9 février au niveau du parc national de Bouba Ndjida.

Au moins six militaires du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise, ont été tués dans la nuit du 8 au 9 février dans le parc national de Bouba Ndjida, dans la région du Nord Cameroun.

Selon nos informations, ces derniers sont tombés dans une embuscade tendue par des braconniers «lourdement armés» qu’ils pourchassaient. Deux garde-forestiers ont également trouvé la mort au cours de cette embuscade, apprend-on. Considéré comme le plus grand et le plus riche du pays, le parc national de Bouba Ndjida est le terrain de chasse de nombreux braconniers, étrangers pour la plupart.

En 2012, ce site a été le théâtre de massacre d’éléphants (128 selon les autorités camerounaises, 300 à 500 selon les ONG de défense des animaux) abattus pour leur ivoire par des chasseurs soudanais et tchadiens. Le gouvernement avait alors décidé d’impliquer l’armée dans la lutte contre le braconnage.

C’est ainsi que des éléments du BIR ont été déployés sur le site pour renforcer la sécurité de ce parc situé à proximité de la frontière tchadienne et prêter main forte aux garde-forestiers dont le nombre a été doublé et qui ont été équipés d’armes automatiques.

Les Etats membres de l’Organisation pour la conservation de la faune sauvage en Afrique (OCFSA) - seule institution sous régionale de coopération et de concertation en matière de conservation de la faune sauvage - ont réaffirmé leur engagement à combattre le braconnage transfrontalier, lors de la signature de l’accord de siège en 2015 à Yaoundé, la capitale du Cameroun.

Pour y arriver, les Etats avaient décidé de mettre en place un «système d’intelligence fiable» pour lutter contre le braconnage, à travers le réseautage, notamment avec Interpol. Ce système devait permettre de coordonner les actions et de traquer les braconniers, dont les activités criminelles menacent la survie de plusieurs espèces, notamment l’éléphant. Mais les promesses faites à Yaoundé tardent à prendre corps.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 12/02/2018 à 17h55, mis à jour le 12/02/2018 à 17h57