Cameroun: le gouvernement interdit la vente d’armes

Des rebelles des régions anglophones.

Des rebelles des régions anglophones.. DR

Le 06/04/2018 à 08h03, mis à jour le 06/04/2018 à 08h06

La vente d’armes interdite et les armureries fermées dans six des dix régions du pays par le ministre de l’Administration territoriale. Cette mesure vise à combattre la circulation illicite d’armes à feu qui a pris des proportions inquiétantes dans le pays.

Le nouveau ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, continue son train de mesures restrictives depuis sa nomination le 2 mars dernier au gouvernement. Après la restriction de l’exercice de l’activité des motos-taxis dans certaines régions, il a décidé ce mercredi 4 avril l’interdiction de la vente des armes de chasse et de protection, ainsi que de leurs munitions dans six des dix régions que compte le pays.

Il s’agit des régions de l’Adamaoua où sévissent souvent des «coupeurs de route» et le phénomène d’enlèvement et de rançonnage des populations, du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les deux dernières sont, quant à elles, en proie à la crise anglophone depuis le mois d’octobre 2016.

Ces interdictions s’accompagnent de la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les armureries ouvertes dans lesdites régions et l’inventaire exhaustif des stocks d’armes et de munitions disponibles à date dans les armureries, ainsi que des diverses commandes en cours ou en instance.

Dans le communiqué de presse publié par le ministre, celui-ci indique, pour justifier cette décision, que la prolifération et la circulation illicite des armes à feu de tous calibres et de leurs munitions ont, depuis quelque temps, atteint des proportions préoccupantes et représentent une réelle menace à l’ordre public.

«Plusieurs personnes détiennent des armes à feu, modernes ou de fabrication artisanale, sans la moindre autorisation correspondante. A ce jour, le nombre d’armes à feu en circulation est largement supérieur à celui des autorisations dûment accordées par les autorités compétentes», écrit Paul Atanga Nji.

Une situation aggravée par le fait que les responsables des différentes armureries ne tiennent pas toujours, de manière systématique, des fichiers numériques et physiques devant permettre de retracer toutes les opérations effectuées. Ce qui ne permet pas à l’administration de disposer, en temps réel, d’informations utiles et fiables sur les dates d’entrée et de sortie des armes et munitions vendues ou achetées par ces derniers, les caractéristiques desdites armes et munitions, les quantités stockées et vendues, ainsi que sur l’identification des propriétaires.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 06/04/2018 à 08h03, mis à jour le 06/04/2018 à 08h06