La commune de Mbanga, dans la région du Littoral, a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des séparatistes anglophones présumés dans la matinée du mercredi 13 juin 2018. Selon des informations relayées par la presse locale, un groupe d’individus armés a pris d’assaut un village situé à quelques encablures de Penda Mboko, bourgade située près de Mbanga, chef-lieu du département du Moungo.
Ledit village est limitrophe de Muyuka, une commune du Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun secouée par une crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016. «Ils (les assaillants, NDLR) avaient rassemblé tous les habitants du village, jusqu’au chef. Ils étaient tous assis à même le sol. Ces jeunes leur ont pris leurs fusils de chasse, ainsi que de l’argent», rapporte le quotidien privé Mutations dans son édition de ce jeudi 14 juin 2018.
Lire aussi : Cameroun: la crise anglophone pourrait «être plus violente en juin», selon International Crisis Group
«Mon collègue gendarme se rendait en moto à un centre d’examen de CEP (Certificat d’études primaires, NDLR) pour y assurer la sécurité. Il a reçu des coups de feu provenant des inconnus. Les autres camarades de l’armée ont accouru et la fusillade qui a suivi a amené les assaillants à s’enfuir. On a pu récupérer des armes», relate une source de la gendarmerie nationale citée par le site d’informations en ligne Cameroon-info.net. Grièvement blessé, ledit gendarme a été évacué à l’hôpital militaire de Douala, la métropole économique située à moins de 70 km de Mbanga.
Lire aussi : Cameroun. Crise anglophone: Eto’o, messager de la paix
Un assaillant a été rattrapé dans sa fuite par les forces de l’ordre, apprend-on. C’est la première fois que Mbanga essuie une attaque attribuée à des combattants séparatistes, depuis le déclenchement de la crise anglophone qui s’est muée en guérilla.
La ville est connue pour abriter les populations déplacées fuyant les combats qui opposent l’armée camerounaise et les militants séparatistes dans la région du Sud-Ouest. En avril dernier, des habitants d’Ediki et de Bombe-Bakundu ont trouvé refuge à Mbanga, après que leurs villages ont été attaqués par des séparatistes.