Cameroun-Koweït: rapatriement de Camerounaises victimes de trafic d’êtres humains

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Le 17/10/2018 à 07h54, mis à jour le 17/10/2018 à 09h48

Huit Camerounaises en situation de détresse dans ce pays du Golfe ont regagné le Cameroun dimanche dernier. Selon le gouvernement, les autorités camerounaises travaillent actuellement avec celles du Koweït à la planification du retour volontaire de tous les Camerounais dûment identifiés.

Huit Camerounaises «en situation de détresse» au Koweït ont regagné le Cameroun le 14 octobre dernier. Elles ont aussitôt rejoint leur famille après les procédures administratives, sanitaires et de police. Ce rapatriement a été rendu possible grâce à l’excellence des relations entre les gouvernements camerounais et koweïtien, indique le ministère des Relations extérieures dans un communiqué publié en début de cette semaine.

Ces jeunes femmes étaient réduites à l’état d’esclavage au Koweït. Leur situation avait été révélée au grand jour grâce à la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo réalisée par une jeune Camerounaise. Celle-ci y dénonçait les conditions inhumaines dans lesquelles elle et ses camarades d’infortune étaient maintenues par des trafiquants d’êtres humains depuis leur arrivée dans ce pays du Golfe.

Face au buzz provoqué par cette vidéo, le gouvernement camerounais avait réagi en indiquant que des dispositions avaient été prises afin de faciliter le rapatriement des concernées (au nombre de 14) au Cameroun, au 10 octobre 2018. Ce rapatriement est la première étape d’un processus devant aboutir au retour volontaire de tous les Camerounais dûment identifiés au Koweït.

A cet effet, le ministère des Relations extérieures invite les jeunes femmes rapatriées «à la retenue et à la prudence, en évitant de propager des informations fausses et sensationnelles qui ne servent pas la cause de nos autres compatriotes en détresse et qui pourraient d’une manière ou d’une autre, entraver les différentes procédures en cours».

Le communiqué rapporte également qu’«une enquête diligentée par les forces de maintien de l’ordre, visant à démanteler les réseaux de trafics d’êtres humains vers les pays du Golfe, mais également vers d’autres destinations est actuellement en cours». Le document précise par ailleurs que l’enquête a jusqu’ici permis l’interpellation et l’incarcération de plusieurs passeurs.

Rappelons que le Cameroun travaille actuellement en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en vue du rapatriement des Camerounais en situation de détresse. Quelque 2.146 Camerounais ont ainsi été rapatriés depuis 2017 de Libye, du Maroc, de la Mauritanie et du Niger. Plus de 800 d’entre eux ont reçu des appuis leur permettant de démarrer une formation ou une activité génératrice de revenus.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 17/10/2018 à 07h54, mis à jour le 17/10/2018 à 09h48