Les accidents de la route ont fait perdre à l’économie camerounaise, 908 milliards de francs CFA (soit 1,384 milliard d'euros) au cours des cinq dernières années (2013-2017), révèle une étude externe pour l’évaluation et l’actualisation de la stratégie nationale de prévention et de sécurité routière, commandée par le gouvernement.
Les statistiques montrent que les accidents de la circulation causent des dégâts matériels importants et font perdre à l’économie camerounaise près de 100 milliards de francs CFA chaque année, soit l’équivalent d’environ 1% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Cette évaluation ne prend toutefois pas en compte la valorisation de la perte du capital humain, difficilement quantifiable.
Lire aussi : Cameroun: des routes de plus en plus meurtrières
En 2017, l’on recensait quelque 2.356 accidents de la route dans le pays, contre 2.966 en 2016, 2.896 en 2015 et plus de 3.000 en 2014, selon des chiffres rendus publics ce mardi 23 octobre 2018 à Yaoundé par le cabinet en charge de cette étude, Agora Consulting.
L’axe reliant la capitale, Yaoundé, à la métropole économique, Douala, a été identifié en 2014 par l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme l’une des voies les plus dangereuses au monde. En 2008, le Cameroun a élaboré sa stratégie nationale de prévention et de sécurité routière sur la période 2009-2014, dans le but «d’améliorer durablement la sécurité des usagers et des véhicules sur les axes routiers» du pays.
Lire aussi : Cameroun. Accidents de circulation: Paul Biya prône des «sanctions appropriées»
Mais les résultats de l’évaluation révèlent une très faible opérationnalisation de celle-ci, ainsi qu’un impact limité de cette dernière. Face à l’ampleur du phénomène et dans le but de respecter les engagements pris au niveau national et continental pour réduire le nombre d’accidents sur les routes, le gouvernement a décidé de procéder à une évaluation externe de cette stratégie, en vue de son actualisation.
L’enquête nationale réalisée à cette occasion indique que le facteur humain est l’une des principales causes des accidents au Cameroun.
Lire aussi : Sénégal. Accidents de la route: même les ministres n’y échappent pas
Ainsi, afin d’assurer une prise en compte optimale de la sécurité routière dans l’agenda des politiques publiques et de construire un consensus national, l’étude préconise notamment d’ériger la sécurité routière en cause nationale et de la traduire en politique publique, comme l’a notamment fait le Maroc. Ce qui permettrait ainsi de mobiliser la communauté internationale et les partenaires techniques et financiers autour de l’atteinte des engagements du pays en la matière. La création d’une agence nationale chargée de la sécurité routière a également été recommandée.