Cameroun: 130 gendarmes envoyés en renfort dans l’Adamaoua pour sécuriser la région

Des éléments du Groupement polyvalent d'intervention camerounais.

Des éléments du Groupement polyvalent d'intervention camerounais. . DR

Le 01/02/2019 à 08h07, mis à jour le 01/02/2019 à 08h12

Des éléments du Groupement polyvalent d’intervention, une unité d’élite de la gendarmerie nationale, vont être déployés dans cette partie du pays où les prises d’otage sont devenues récurrentes.

Sur «hautes instructions du chef de l’Etat», 130 éléments du Groupement polyvalent d’intervention de la Gendarmerie nationale (GPIGN, une unité d’élite de la gendarmerie spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme et la lutte antiterroriste) vont être déployés dans la région septentrionale de l’Adamaoua secouée par des prises d’otages.

Un premier peloton composé de 30 gendarmes a quitté Yaoundé, la capitale, ce jeudi 30 janvier 2019, a annoncé l’armée. Les gendarmes du GPIGN vont, pendant 5 mois, renforcer les soldats déjà déployés dans cette région, notamment le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée.

Leur mission est de «sécuriser les localités et les populations victimes des exactions des hors la loi», rapporte la radio nationale. La situation sécuritaire dans l'Adamaoua est préoccupante. Selon un rapport de l'association Mboscuda, plus de 300 personnes ont été kidnappées dans la région entre 2015 et 2018, entre un milliard et 2,1 milliards de francs CFA de rançons ont été payées aux ravisseurs, une trentaine de personnes tuées et 8.000 bœufs volés sur la même période.

Les rapts sont menés par des hommes armés qui ont basé leur business sur le kidnapping et la terreur infligés aux populations qu'ils rançonnent régulièrement dans cette partie du pays. Le montant de la rançon va de 5 millions à 100 millions de francs CFA, en fonction de l'importance des otages.

Ces bandits opèrent notamment dans les zones frontalières que cette région partage avec le Nigeria et la République centrafricaine (RCA), pays voisins du Cameroun et alentours des localités comme Belel, Tignere ou Galim, apprend-on. Mais le phénomène touche la plupart des cinq départements de la région.

Des rapts qui visent généralement les éleveurs et qui mettent à mal le tissu social de la région, déplorent les autorités locales. Ce, d'autant plus que les malfaiteurs bénéficieraient de complicités au sein des populations qui gardent le silence par peur de représailles.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 01/02/2019 à 08h07, mis à jour le 01/02/2019 à 08h12