Cameroun: 170 élèves libérés 24h après leur kidnapping

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Le 18/02/2019 à 18h45, mis à jour le 18/02/2019 à 18h52

Ils font partie des personnes enlevées samedi 16 février dernier au collège Saint Augustin dans la ville de Kumbo, localité située à 80 km de Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest et épicentre de la crise anglophone.

170 élèves enlevés dans la matinée du samedi 16 février 2019 au collège Saint Augustin à Kumbo, dans la région anglophone du Nord-Ouest, ont été libérés 24h plus tard par leurs ravisseurs, apprend-on.

«Nos 170 élèves, deux agents de sécurité de l’école, un enseignant et trois de ses enfants ont été enlevés. Ils ont été libérés dimanche soir (…) et sont arrivés à l’école vers 20h30», indique le diocèse de Kumbo dans un communiqué publié dimanche. «Aucune rançon n’a été versée aux ravisseurs», a déclaré l’un des responsables du collège aux médias.

Un communiqué du ministère de la Défense, lu dimanche soir à la télévision nationale, indiquait que 145 otages avaient été retrouvés sains et saufs. Selon le document, les ravisseurs les auraient abandonnés en forêt alors qu’ils se sentaient cernés par les forces de défense et de sécurité. Les élèves libérés ont été rendus à leurs familles. L’école, quant à elle, est momentanément fermée pour des «raisons de sécurité».

Les recherches se poursuivent pour retrouver les otages manquants. Le rapt des élèves de Kumbo est le deuxième plus important kidnapping mené par les séparatistes depuis le déclenchement de la crise anglophone en octobre 2016.

Le 5 novembre dernier, 79 élèves de la Presbyterian Secondary School de Nkwen, dans la banlieue de Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest et épicentre de la crise anglophone, avaient été enlevés par «des terroristes sécessionnistes». Ils avaient été libérés deux jours plus tard à la suite d’une opération de l'armée camerounaise dans la localité de Nsem, avaient annoncé les autorités.

De sources officielles, plus de 120 écoles ont été incendiées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, théâtre des affrontements quotidiens entre les forces de l’ordre et les séparatistes anglophones depuis fin 2017.

Régulièrement pris pour cibles par les séparatistes, des élèves et des enseignants ont été menacés, brutalisés, mutilés, tués jusque dans les salles de classes et les dortoirs dans cette partie du pays. Lors de sa prestation de serment devant l’Assemblée nationale le 6 novembre 2018, le président Paul Biya, réélu pour un septième mandat à la tête du pays à l’issue du scrutin présidentiel du 7 octobre dernier, a demandé aux séparatistes de déposer les armes.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 18/02/2019 à 18h45, mis à jour le 18/02/2019 à 18h52