Douze syndicats des transports routiers appellent au boycott des stations-service Total au Cameroun. Selon des médias locaux, les leaders de ces organisations syndicales ont envoyé une correspondance au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, pour dénoncer notamment les «pratiques illicites» observées dans les points de distribution des produits pétroliers du géant français Total sur l’étendue du territoire national.
Des pratiques «qui se caractérisent par la fraude et la pollution des produits pétroliers et [qui] ont une incidence négative sur les véhicules qu’ils endommagent précocement, en entraînant au passage des coûts de réparation et d’entretien importants du fait de la mauvaise qualité du carburant», écrivent-t-ils.
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Par conséquent, les syndicats réclament la «fermeture provisoire de toutes les stations-service Total-Cameroun, en attendant les résultats de l’enquête commandée par le ministre de l’Eau et de l’Energie après la mésaventure qu’il a vécue ans une station-service à Douala», la métropole économique du pays.
Ils demandent également l’ouverture d’une «enquête plus large en amont, étant entendu qu’en ce moment, plusieurs transporteurs sont immobilisés au Sud-Ouest, 60 km à peine après avoir chargé au point de Limbe, au motif qu’on a décelé de l’eau dans les produits qu’ils transportent variant entre 400 et 500 m3 sur des chargements initiaux de 20.000 m3».
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Cet appel au boycott intervient au lendemain de l’annonce, par le ministère de l’Eau et de l’Energie, du démantèlement d’un réseau de carburant frelaté le 7 septembre dernier à Douala. Une découverte faite lors d'une consommation de routine du ministre en personne, Gaston Eloundou Essomba, dans une des stations-service Total de la ville.
Le gasoil contaminé avec de l'eau avait empêché les véhicules du cortège ministériel de redémarrer. Selon les experts du ministère de l'Eau et de l'Energie, la fraude et la pollution des produits pétroliers font perdre près de 50 milliards de francs CFA chaque année à l'économie camerounaise.