Cameroun: Boko Haram enlève 21 personnes après l'attaque d'un village

DR/Barlamane.com

Le 06/12/2019 à 09h38, mis à jour le 06/12/2019 à 09h42

Au moins 21 personnes enlevées par des djihadistes mercredi soir dans la localité de Mbreche, proche de la frontière nigériane. Quatre ont réussi à s’échapper tandis que les opérations sont en cours pour retrouver les 17 otages encore aux mains des insurgés.

Au moins 21 personnes ont été enlevées mercredi 4 décembre 2019 aux alentours de 23h locales (22h GMT) par des djihadistes à Mbreche, localité de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun où sévit le groupe terroriste nigérian Boko Haram. L’attaque n’a pas encore été officiellement confirmée par les autorités camerounaises. Toutefois, des sources sécuritaires et administratives locales ont déclaré à l’AFP que quatre des civils enlevés ont pu s’enfuir. L’armée, apprend-on, poursuit son ratissage pour retrouver les 17 autres personnes encore otages des insurgés islamistes.

Bien qu’annoncé par les autorités comme affaibli, Boko Haram reste encore actif dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigeria. En mai dernier, le ministre de la Défense a annoncé le renforcement du dispositif opérationnel de lutte contre le groupe terroriste dans cette partie du pays. Cette mesure, instruite par le chef de l’Etat, Paul Biya, s’explique par le «regain de vitalité et de forme» de ladite secte depuis plusieurs dernières semaines.

Cela n’empêche cependant pas le groupe terroriste de faire des incursions en territoire camerounais, s’attaquant à l’armée et à la population, ainsi qu’au bétail. Depuis que le Cameroun a déclaré la guerre à Boko Haram en 2014, «2.000 civils et militaires» ont été tués et «un millier de personnes» enlevées dans l’Extrême-Nord, selon des données du centre d’analyse belge International Crisis Group (ICG) communiquées l’année dernière.

Quelque 250.000 personnes ont par ailleurs été déplacées à l’intérieur du pays qui fait face à un afflux de réfugiés nigérians depuis le début de l’insurrection en 2009 au Nigeria. Cette insécurité a porté un coup dur à l’économie locale, poussant le gouvernement à déclarer la région de l’Extrême-Nord «économiquement sinistrée».

Lors de son séjour en octobre dernier au Cameroun, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé un don de 30 milliards de francs CFA de son pays pour la reconstruction de cette région qui subit les affres de Boko Haram depuis 5 ans.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 06/12/2019 à 09h38, mis à jour le 06/12/2019 à 09h42