Le recrutement de deux mille enseignants dans les universités camerounaises, ordonné en novembre 2018 par le président de la République, Paul Biya, ne se passe pas sans grincements de dents.
En effet, suite à la publication, le 13 décembre 2019, d'une liste d'environ mille candidats retenus pour la première phase de ce recrutement, des revendications se sont faites entendre.
Des candidats malheureux et des recalés ont exprimé leur courroux aux alentours du ministère de l'Enseignement supérieur durant plusieurs jours. Entre autres, en manifestant par un sit-in devant ces locaux. Certains ont même entamé une grève de la faim, pour contester ce récent recrutement d'enseignants dans les universités publiques.
Lire aussi : Cameroun: «recrutement spécial» de 2000 professeurs d’université
Entre autres irrégularités et injustices dénoncées par ces contestataires, le recrutement de titulaires de master aux dépends de ceux ayant un doctorat, mais aussi de personnes ayant soutenu leur thèse de doctorat après le délai du dépôt de leur candidatures, ainsi que des personnes qui n'ont même pas préalablement postulé, ou encore des enseignants dont les dossiers auraient été déclarés non conformes au stade initial du processus dans les universités, etc.
Selon le site Internet du ministère de l'Enseignement supérieur, le ministre, Jacques Fame Ndongo, a récemment rencontré il y a quelques jours, les titulaires de doctorat et de PhD (l'équivalent du doctorat selon le sytème anglo-saxon), qui observent cette grève depuis quelues jours.
Une rencontre au cours de laquelle le ministre a rappelé, d’une part, les différentes étapes du processus qui encadrent le recrutement des enseignants et, d’autre part, a indiqué que les enseignants non recrutés ont encore les échéances de 2020 et 2021 pour se porter candidats au recrutement.
En effet, deux nouvelles vagues de recrutement sont prévues: l'une en janvier 2020 (au cours de laquelle 500 places seront pourvues) et autant pour l'autre, en janvier 2021.
Lire aussi : Cameroun. Crise anglophone: les enseignants réclament l'amélioration de la sécurité dans les campus
Lors d'un point de presse, Jacques Fame Ndongo a par ailleurs indiqué que les listes publiées à ce jour par le président de la Commission de supervision sont le résultat d’un large consensus entre, d'un côté, les enseignants, et, de l'autre, les responsables administratifs.
L’âge requis, de 45 ans révolus au plus tard au 1er octobre 2019, le maintien d'un certain équilibre régional et les diplômes demandés (un doctorat ou un PhD, entre autres) ont également été des critères déterminants à cette première vague de recrutements, a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur.
Cependant, certains réfractaires réclament la mise en place d'une commission indépendante, afin d'auditer le processus de sélection et les résultats qui en ont découlé.