Paul Biya aurait-il entendu l’appel à l’aide lancé fin janvier dernier par les ressortissants camerounais résidant en Chine pour faire face à l’épidémie de la maladie à coronavirus (COVID-19)? Il faut croire que si.
Le ministère des Relations extérieures indique que «face à la détresse de nos compatriotes et des conditions de vie difficiles dans les zones placées en quarantaine, le chef de l’Etat a, en première mesure, instruit le ministre des Finances de mettre à la disposition de l’ambassade du Cameroun à Pékin, en procédure d’urgence, la somme de 50 millions de francs CFA (76.000 euros) pour porter assistance à ses concitoyens».
Quelque 300 ressortissants camerounais résident dans la province de Hubei en Chine, épicentre de l’épidémie de COVID-19 qui s’est déclarée fin décembre dernier à Wuhan, la capitale.
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Deux cents d’entre eux, apprend-on, sont actuellement confinés dans cette ville, mise en quarantaine depuis le 23 janvier dernier.
«Fort heureusement, tous sont actuellement sains et saufs», assure le ministère des Relations extérieures. L’on se souvient que le 29 janvier dernier, les étudiants et travailleurs camerounais en Chine avait écrit une lettre au président de la République pour demander une assistance d’urgence.
«Nous souhaitons la mise à disposition d'un numéro vert pour tous les Camerounais de Chine et surtout le plus urgent, l’assistance avec le nécessaire en ce temps de crise : des masques, des désinfectants et de la nourriture car, les boutiques se sont vidées et beaucoup d'entre nous ont épuisé leurs réserves», écrivaient-ils.
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Ils se plaignaient notamment d’avoir été «abandonnés» par l’ambassade du Cameroun en Chine, tandis que les «confrères de pays voisins reçoivent du soutien tant moral que matériel de leurs officiels».
Alors que des pays prennent des dispositions pour rapatrier leurs ressortissants face au coronavirus qui a déjà fait plus de 2000 morts et plus de 7000 personnes infectées, le Cameroun n’a annoncé aucune mesure du genre, alors que les appels à rapatrier ces compatriotes se multiplient sur les réseaux sociaux. Dans un tweet le 1er février dernier, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a déclaré qu’«aucun Camerounais résidant en Chine n’a sollicité un rapatriement».
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Les autorités camerounaises, qui affirment «suivre de près» l’évolution de cette épidémie, assurent cependant qu’elles ne manqueront pas d’informer l’opinion nationale «de toute autre initiative subséquente visant à apporter du réconfort à nos compatriotes».
Cette «première mesure» du chef de l’Etat envers les ressortissants camerounais en Chine intervient au lendemain de la détection de deux cas suspects de coronavirus dans le pays. Les résultats des analyses effectués sur les deux personnes suspectées se sont révélés négatifs et leur état clinique est «satisfaisant», assure le ministre de la Santé publique.
