Cameroun. Coronavirus: le gouvernement traque les pharmacies qui pratiquent la surfacturation

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Le 27/03/2020 à 08h13, mis à jour le 27/03/2020 à 19h05

Dans les pharmacies du Cameroun, les prix flambent sur des produits tels que les gels hydro-alcooliques, les gants, l’alcool, les masques, etc., très demandés en cette période. Le ministère de la Santé et celui du Commerce ont déployé des équipes mixtes sur le terrain pour vérifier les prix.

Épidémie de coronavirus oblige, des produits devenus essentiels, tels que les gels hydro-alcooliques, les gants, l’alcool désinfectant à usage médical, les masques de protection, etc., figurent parmi les plus demandés dans les pharmacies du Cameroun. Certains pharmaciens, faisant fi de la déontologie de leur métier, profitent de ce contexte de crise sanitaire pour augmenter de leur propre chef les prix sur ces produits.

«Il y a environ trois semaines, j’ai acheté 5 litres de gel hydro-alcoolique à 30.000 francs CFA. Aujourd'hui, le même produit coûte 50.000 francs CFA, sans explications. A la même période, les masques se vendaient en pharmacie à 150 francs CFA. C’est 500 francs CFA à présent», explique un usager.

Selon le ministère camerounais du Commerce, les prix pratiqués en ce moment dans plusieurs pharmacies sont passés du simple au double pour la plupart de ces produits, en comparaison avec le mois de février dernier. 

Des pratiques qui ont fait réagir le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie.

«Il m’a été donné de constater qu’au moment où notre pays fait face à la pandémie du Covid-19, certains établissements de distribution en gros des produits pharmaceutiques et pharmacies d’officine se livrent à des mauvaises pratiques de surfacturation et/ou de dispensation de médicaments aux populations en panique. Ces comportements contraires à l’éthique et à la déontologie ternissent l’image du secteur pharmaceutique et sont de nature à fragiliser notre système de santé en ce moment de crise», a écrit ce membre du gouvernement, dans une lettre-circulaire, datée du mercredi 25 mars 2020, adressée aux professionnels et aux distributeurs du secteur pharmaceutique.

Par ailleurs, le ministre appelle les concernés «à mettre fin à toute surfacturation, notamment des masques et solutions ou gels hydro-alcooliques».

Autre mesure conjointe du gouverbnement: des brigades mixtes, formées de représentants des ministères en charge de la Santé et du Commerce, ont été déployées sur le terrain pour vérifier les prix pratiqués. 

Certains expliquent cette flambée des prix par une augmentation des prix auprès des fournisseurs, qu'ils se voient contraints de répercuter dans leur vente en officine pharmaceutique.

Toutefois, des avis de mises en demeure ont été délivrées au cours de cette semaine à tous les contrevenants, pour les avertir de l'illégalité de cette hausse des prix.

C’est dans le même contexte que la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes a procédé à la mise sous scellés de commerces de produits de grande consommation, qui ont également augmenté leurs prix sur ces produits. 

Par ailleurs, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, appelle les consommateurs à dénoncer toute pratique illicite et comportement déviant observés dans les officines pharmaceutiques à un numéro vert (1502) mis en place à cet effet.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 27/03/2020 à 08h13, mis à jour le 27/03/2020 à 19h05