Cameroun. Coronavirus: inquiétant, 203 nouveaux cas en une journée

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Le 04/04/2020 à 08h43, mis à jour le 04/04/2020 à 09h06

Le pays compte désormais plus de 500 cas d’infection au Covid-19. Face à la progression de l'épidémie, le pays envisage de produire localement de la chloroquine pour traiter les malades.

Le nouveau coronavirus (Covid-19) continue sa course effrénée au Cameroun, malgré les mesures sanitaires prises par le gouvernement pour contrer la propagation du virus sur le territoire national. Plus de 500 cas ont déjà été confirmés dans le pays depuis l’apparition de l’épidémie le 6 mars dernier, dont plus de 200 pour la seule journée du 3 avril 2020.

«Notre stratégie de recherche active des cas commence à porter des fruits. On a fait 800 tests (majorité voyageurs), 203 d’entre eux sont positifs mais asymptomatiques, qu’il faut sortir de la communauté et traiter. Ainsi, le Cameroun compte ce soir 509 cas», a annoncé le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, lors de son bilan quotidien sur la pandémie dans la soirée de vendredi.

Dix-sept malades sont guéris et huit autres sont décédés, a ajouté le membre du gouvernement. Pour inverser la courbe, une vaste campagne de sensibilisation et de «testing» a été lancée le 2 avril dernier à Douala, la métropole économique et l’un des foyers de l’épidémie. Ce, dans le but d’identifier les personnes à risque de développer la maladie au sein de la population à l’effet de les faire subir un test de dépistage par les équipes spécialisées.

Le gouvernement a également entrepris de doter les principales villes du pays de «centres de grandes capacités» pour accueillir les patients du Covid-19. «Les logements d’Olembe (dans la banlieue de Yaoundé, la capitale, Ndlr) sont d’ores et déjà prêts et pourront recevoir dès la fin de la semaine 200 patients. D’autres sites sont aménagés et seront disponibles dès cette semaine», a déclaré le ministre de la Santé publique mercredi dernier.

Le Cameroun envisage par ailleurs de fabriquer localement la chloroquine pour traiter les malades, alors même que l’efficacité de ce médicament ou de ses dérivés, comme l’hydroxychloroquine, n’a pas encore été prouvée.

La ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Madeleine Tchuinté, a annoncé cette semaine que son département ministériel, à travers ses instituts spécialisés, est capable de produire plus de 6.000 comprimés de chloroquine par minute.

«Aussitôt que nous avons la matière première, et que le ministère de la Santé publique lance la commande, nous allons actionner nos machines pour répondre à la demande de manière qualitative et quantitative», a-t-elle dit.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 04/04/2020 à 08h43, mis à jour le 04/04/2020 à 09h06