Selon un rapport publié par l'Unité médico-légale indépendante (IMLU) et relayé jeudi par les médias kényans, 41 personnes auraient été torturées par la police à coups de matraque entre 19 heures et 5 heures du matin, période du couvre-feu qui a débuté le 27 mars.
Le couvre-feu était censé arrêter la propagation du virus et sauver des vies, mais le nombre (11) de ceux qui auraient été tués par la police est légèrement inférieur aux 14 personnes décédées par le Covid-19, relève l'ONG.
"Au cours de cette période, nous avons surveillé et documenté 41 cas de torture policière, de traitements cruels, inhumains et dégradants perpétrés par les forces de l'ordre. Sur les 41 cas de torture, 11 sont des décès et les autres des blessures de torture et de mauvais traitements", a indiqué l'IMLU dans son rapport.
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L'Unité médico-légale indépendante s'est déclarée gravement préoccupée par le recours à la force.
"C'est regrettable, surtout à un moment où le pays lutte contre une pandémie mondiale", souligne l'ONG, appelant la police à respecter les droits de l'homme tout en s'appliquant à faire respecter le couvre-feu.
Le 1er avril, le président Uhuru Kenyatta s'est excusé pour "certains excès" commis par la police dans l'application du couvre-feu.
"Je veux présenter mes excuses à tous les Kényans pour peut-être certains excès qui ont été commis" durant le couvre-feu, a déclaré le président Kenyatta, lors d'un échange par vidéo avec deux Kényans ayant guéri du coronavirus.
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L'Autorité indépendante de supervision de la police (IPOA) ainsi que plusieurs partis et organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé le recours régulier à la force par la police kényane, notamment dans les quartiers déshérités, rappelle-t-on.