Cameroun. Coronavirus: le «remède» de Mgr Kleda reçoit l’onction du gouvernement

Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala.

Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala.. DR

Le 01/05/2020 à 15h52, mis à jour le 02/05/2020 à 17h15

Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a annoncé cette semaine que les pouvoirs publics allaient accompagner l’archevêque de Douala, qui dit soigner des malades du Covid-19 avec succès depuis un mois.

Le gouvernement camerounais a décidé d’accompagner Mgr Samuel Kleda, l’archevêque de Douala, qui a déclaré avoir mis au point un «remède» à base de plantes naturelles qui s’est avéré efficace contre le coronavirus du Covid-19, a annoncé le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, dans un tweet mardi.

Une équipe du ministère de la Santé publique s’est ainsi rendue dans la métropole économique afin d’évaluer ledit médicament et de travailler en collaboration avec l’évêque. Celle-ci avait notamment pour mission de «s’assurer que les populations camerounaises pourront bénéficier des traitements de qualité, efficaces et sûrs de notre patrimoine thérapeutique», indique le ministère.

Le 25 avril dernier, l’archevêque de Douala, phytothérapeute reconnu depuis 30 ans, a annoncé avoir traité et «soulagé» des patients atteints de Covid-19 depuis un mois avec sa recette à base de plantes. «Je puis dire que le produit que j’ai mis sur pied est très efficace contre le coronavirus.»

«Toutes les personnes à qui l’on a appliqué ce produit ont recouvré la santé, même ceux dont l’état était déjà avancé», affirme le prélat, désormais convaincu d’avoir trouvé le remède contre le nouveau coronavirus. Il y a quelques jours encore, Mgr Kleda tenait un discours contraire, affirmant qu’il est prématuré de dire que sa potion guérit la Covid-19, en l’absence d’études sérieuses qui en apporteraient la preuve.

Le «remède» de l’archevêque charrie cependant de grands espoirs au Cameroun, où le coronavirus a déjà infecté 1832 personnes, dont 61 décès à la date du 29 avril 2020. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé cette semaine que l’Etat entend apporter un accompagnement pour le développement et la valorisation des traitements issus de la pharmacopée traditionnelle contre la Covid-19. «Ce qu’il me reste maintenant à faire, c’est préparer le produit pour le mettre à la disposition du plus grand nombre», indique l’évêque de Douala.

Depuis la divulgation de cette «bonne nouvelle», de nombreux malades se sont rués à l’évêché de Douala pour se procurer la fameuse recette «miracle», ce qui a provoqué une rupture de stock. 

«Pour le moment, nous sommes en rupture. Pour que le médicament soit disponible, il y a un processus de fabrication. Mais au stade actuel, cette production se fait de façon artisanale», a déclaré au quotidien national Cameroon tribune, le Dr Kameni, coordonnateur du service diocésain pour la santé à l’archidiocèse de Douala.

Ce dernier assure toutefois que des dispositions sont prises pour mettre le médicament à disposition des malades «dans les meilleurs délais».

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 01/05/2020 à 15h52, mis à jour le 02/05/2020 à 17h15