Covid-Organics: plusieurs chefs d'Etat africains séduits par le remède malgache

Don malgache de Covid-Organics aux pays de la CEDEAO.

Don malgache de Covid-Organics aux pays de la CEDEAO.. DR

Le 04/05/2020 à 15h06, mis à jour le 04/05/2020 à 18h35

Plusieurs nations africaines ont bénéficié du remède Covid-Organics développé par Madagascar contre le coronavirus. De plus en plus de pays du continent affichent leur intérêt pour ce traitement préventif et curatif. La tisane de la Grande île y est très demandée.

Du fait de l’absence, jusqu’à présent, d’un traitement contre le coronavirus à l'efficacité prouvée, malgré les bons résultats de la chloroquine proposée par le Français Didier Raoult, les pays africains cherchent des solutions pour faire face à l’expansion de la pandémie. Et en attendant qu’un vaccin soit trouvé, le Covid-Organics, un remède élaboré à base de plantes, à Madagascar, figure désormais parmi les solutions préconisées par de nombreux pays du continent.

Ainsi, après la Guinée équatoriale, le Congo, la Guinée Bissau, la Tanzanie vient elle aussi d’afficher son intérêt pour cette innovation baptisée Covid-Organics. 

Le Covid-Organics, lancé le 19 avril par le président malgache, Andry Rajoelina, est un remède traditionnel amélioré, constitué d’armoise (Artemisia annua) et d'autres plantes médicinales, mis au point par l’Institut malagasy de recherche appliquée (IMRA).

Rajoelina l'avait rapidement annoncé: «les malades traités avec le Covid-Organics ont été guéris» et «des malades en détresse respiratoire ont été tirés d’affaire et sont déjà sortis de l’hôpital». Il ajoutait qu’aucun malade du Covid-19 traité avec le Covid-Organics n’avait trouvé la mort. Selon le président de Madagascar, qui a solennellement lancé ce traitement, le Covid-Organics aurait des effets préventifs et curatifs sur le coronavirus.

De quoi susciter l’intérêt des dirigeants africains, dont beaucoup ont félicité Madagascar pour cette trouvaille miraculeuse, et ont profité de l’occasion pour passer quelques commandes.

Le président malgache en a fait un argument diplomatique et de solidarité intra-africaine, en multipliant les dons à destination des pays du continent. Ainsi, après avoir offert 11.500 doses à la Guinée équatoriale, dont 10.000 doses de traitements prétendument préventifs et 1.500 doses de traitements dits curatifs, le Congo aussi a reçu sa cargaison de remède malgache.

De même, après un entretien téléphonique entre Rajoelina et le nouveau président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoko Embalo, l’Afrique de l’Ouest a reçu une importante quantité de ce «médicament miracle». La cargaison de Covid-Organics reçue par le président Embalo est destinée aux 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de plus en plus touchés par l’expansion de la pandémie. C’est le président bissau-guinéen qui se chargera de dispatcher ce traitement aux pays de la sous-région.

En Afrique de l’Est aussi, le traitement malgache est demandé. Et le président de la Tanzanie en personne, John Mangufuli, a annoncé qu’il enverrait un avion à Madagascar pour rapporter le don de Covid-Organics offert par Madagascar.

En clair, ce sont au total une vingtaine de pays africains qui ont bénéficié de ce traitement développé par la Grande île.

L’Artemisia annua est une plante bien connue de la pharmacopée africaine. Elle ne pousse que sur la Grande île, pour ce qui est de notre continent. Selon certains, cette plante étant administrée en traitement contre le paludisme, elle aurait peut-être les mêmes effets que la chloroquine, de plus en plus utilisée contre le Covid-19, avec des résultats encourageants aussi bien à Marseille (France) qu’au Sénégal, Maroc, Algérie, etc.

Malgré l'avertissement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a émis des réserves quant à la consommation de cette tisane, le remède malgache gagne du terrain. Et avec 151 cas de coronavirus confirmés au Madagascar, pour 98 guérisons et surtout zéro décès lié au Covid-19, on comprend l’engouement pour ce «remède miracle» de la part des pays dépourvus de structures sanitaires adéquates.

Par Moussa Diop
Le 04/05/2020 à 15h06, mis à jour le 04/05/2020 à 18h35