Le 29 avril 2020, à la veille de l’annonce de certaines mesures d’assouplissement du gouvernement, le Cameroun comptait officiellement 1.834 cas de patients confirmés positifs au nouveau coronavirus Covid-19), pour 61 décès. Ce, depuis la notification du premier cas, le 6 mars 2020. Le 21 mai 2020, le nombre de contaminations a bondi à 4.288 cas positifs pour 156 décès.
Autrement dit, trois semaines après les mesures d'assouplissement, le nombre de cas et de morts a plus que doublé. Cela s'explique par la multiplication des tests effectués sur des cas suspects. Mais pas uniquement.
En effet, pour l’essentiel, ce pic ascendant est attribué à un certain relâchement des populations dans l’observation des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale.
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D’aucuns interprètent les allègements comme une victoire sur l'épidémie et ont baissé la garde. «Malheureusement, sur l’ensemble desdites mesures, seule celle concernant les espaces de loisirs, notamment les débits de boissons et les restaurants, semble avoir retenu l’attention de nombreux Camerounais qui ont donné le sentiment que notre pays avait vaincu le virus.
Ce sentiment est notamment perceptible par, non seulement, la liesse qui a suivi l’annonce de l’assouplissement, mais aussi par l’abandon des gestes et précautions qui ont jusqu’ici permis de limiter la propagation du virus», a déclaré cette semaine le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie.
Partout, on observe l’abandon du port du masque, qui est pourtant obligatoire dans les lieux publics. «Tout se passe visiblement comme s’il n’y avait aucun risque de contamination, alors même que la contamination reste aussi forte. Cette indiscipline pourrait malheureusement être à l’origine d’une flambée de la propagation de l’épidémie», ajoute le ministre, préoccupé par l’augmentation des cas positifs et de décès. Le port du masque restera «obligatoire jusqu’à nouvel ordre», a martelé le président Paul Biya, dans son adresse à la nation le 19 mai 2020.
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«Le nombre de personnes infectées augmente de jour en jour, apportant la preuve que la lutte contre cette pandémie est complexe et difficile (…) Il est essentiel que les mesures qui ont été indiquées soient absolument respectées par chacun de nous. C’est une des conditions de la victoire que nous voulons tous remporter contre ce virus», a rappelé le chef de l’État.
Quant aux mesures d’assouplissement, «il s’agissait essentiellement d’atténuer l’impact de la pandémie sur l’économie nationale et sur la vie des ménages les plus fragiles», a justifié Paul Biya. Reste que certaines personnes, notamment les travailleurs du secteur informel, sont placées devant un dilemme: choisir entre la maladie et la grande précarité. Ce qui les oblige à se soustraire à certaines restrictions.