Coronavirus: au Cameroun, voici comment les cours vont reprendre dans les écoles et les universités

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Le 31/05/2020 à 09h15, mis à jour le 31/05/2020 à 09h16

Après plus de deux mois d’interruption suite à la pandémie du Covid-19, l’école reprend le 1er juin prochain dans l'ensemble du pays. Si les autorités se veulent rassurantes, parents, enseignants et élèves devront s’adapter à un contexte sanitaire marqué par une recrudescence de cas positifs.

Ce samedi 30 mai 2020, soit deux jours avant la reprise des cours après plus de deux mois d’interruption, Jean-Claude E., lycéen en classe de terminale fait une check-list de ses fournitures.

«Tous mes livres et cahiers sont prêts pour la rentrée. Sauf qu’ils ne sont pas neufs comme pour une rentrée en septembre, après les vacances. C’est pourtant l'impression que j'ai, tant l’interruption a été longue. Et pourtant, il y a une année scolaire et un troisième trimestre à achever cette fois-ci», déclare-t-il.

Et parmi ces nouvelles fournitures, deux nouveaux venus: un masque facial en tissu et un flacon de gel hydro-alcoolique de 75 ml, contexte de lutte contre la pandémie du coronavirus oblige.

«Malgré que la maladie soit là, je ressens une certaine excitation à l’idée de retrouver mes camarades», avoue l'élève.

Si l’impatience semble primer chez les élèves, du côté des parents, il transparaît une certaine inquiétude.

«Si ça ne tenait qu’à moi, ma fille ne reprendrait pas le chemin de l’école, car l’épidémie est grandissante. Mais durant l’interruption, malgré les efforts de l’établissement scolaire pour les cours en ligne, maintenir le fil des études a été difficile. Et le confinement ne permettait pas de prendre un répétiteur à la maison. Je vais observer comment se déroulent les premiers jours», déclare Laurent Mouto, père d’une adolescente en classe de troisième.

Malgré les réserves de certains syndicats d’enseignants et la forte augmentation des cas de malades du Covid-19 dans le pays depuis la mise en œuvre de certaines mesures d’assouplissement (5.356 cas positifs et 177 décès au 29 mai 2020), les étudiants et les élèves des classes d’examen uniquement, dans le primaire et le secondaire, reprendront le chemin de l’école, après la décision de fermeture de tous les établissements scolaires, universitaires et professionnels prise par le gouvernement le 17 mars dernier pour tenter d’endiguer la pandémie dans le pays.

Désinfection

Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a confirmé, vendredi dernier, 29 mai 2020, la «date indicative» du 1er juin 2020.

Sur les réseaux sociaux, certains internautes qualifient les parents qui laisseraient leur progéniture retourner à l'école dans ce contexte «d’irresponsables».

De son côté, le gouvernement tente de se faire rassurant: «le gouvernement de la République rassure la communauté éducative quant à la mobilisation efficiente et optimale des responsables des différents corps de l’éducation, pour une reprise des classes sécurisée, non seulement, pour les élèves et les étudiants, mais également, pour le corps enseignant».

Cette déclaration émane du ministre de la Communication, René-Emmanuel Sadi, lors d’un point de presse conjoint avec ses homologues en charge du secteur de l’éducation, le samedi 29 mai dernier à Yaoundé.

Le chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a donné ses instructions à ces membres du gouvernement, afin qu'ils veillent à la désinfection des établissements scolaires, une opération dévolue aux collectivités territoriales décentralisées.

Il a également demandé de rendre disponible dans chaque établissements scolaires les kits sanitaires requis (masques faciaux de protection, dispositif pour le lavage des mains, thermo-flashes, etc.).

Certains établissements ayant la capacité technique requise ont, du reste, d'eux-mêmes, fabriqués gels et masques pour leur usage.

«Nous sommes prêts pour la rentrée scolaire de lundi prochain. Nous avons nettoyé l’établissement, la cour, les salles de classe, les bureaux, les toilettes, etc. Nous avons acquis des kits sanitaires pour la protection. A nos enseignants, après notre assemblée générale tenue jeudi, nous avons déjà donné des consignes de la hiérarchie relativement à cette rentrée», affirme le proviseur du lycée bilingue de Bertoua, dans la région de l’Est.

Dans les écoles, en plus des opérations de nettoyage, des réaménagements des effectifs et des emplois du temps ont été effectués pour s’adapter à ce nouveau contexte. 

Pour les autorités, l’enjeu est important: il s'agit de permettre un parachèvement harmonieux de l’année scolaire et académique dans les dix régions du pays et de veiller scrupuleusement à la sécurité sanitaire des élèves, des étudiants et du corps enseignant.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 31/05/2020 à 09h15, mis à jour le 31/05/2020 à 09h16