Deux bombes artisanales ont explosé le week-end dernier à Yaoundé, la capitale du Cameroun. La Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN, sigle employé pour désigner la police camerounaise) parle de «l’explosion de deux engins explosifs improvisés dans la nuit du 20 au 21 juin» dernier, lit-on dans un message-porté du responsable régional de la DGSN adressé aux chefs des unités de police de la région du Centre, et qui a fuité sur Internet.
Selon nos informations, l’explosion survenue au quartier Melen, dans le 6e arrondissement de la ville, n’a fait aucune victime.
Cet incident a toutefois suffi à provoquer le branle-bas dans les services de la police qui a aussitôt procédé au renforcement du dispositif sécuritaire à Yaoundé.
«La haute hiérarchie recommande les fouilles sécuritaires des taxis et autres véhicules administratifs suspects, de jour comme de nuit, sans tracasseries», écrit le délégué régional par intérim de la DGSN du Centre, le commissaire divisionnaire Didier Ngah.
Lire aussi : Cameroun. Crise anglophone: des séparatistes à Yaoundé
Le patron de la police, apprend-on, a ainsi demandé à ses collaborateurs de procéder à des fouilles corporelles des chauffeurs et des occupants, et d’accentuer les fouilles des sacs à main et des sacs à dos, des coffres arrières des véhicules, des boîtes à gants et des capots, «en vue de la recherche des armes à feu, des armes blanches, des drogues et des explosifs».
Par ailleurs, ce responsable de la sécurité intérieure a donné ses instructions pour «la multiplication des opérations coup de poing et autres opérations de bouclage» des quartiers.
L’on ignore les auteurs à l'origine de l’explosion de ces bombes artisanales, aucune information n’ayant filtré à ce sujet. Toutefois, les séparatistes anglophones, qui réclament l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont plus d’une fois promis de mener des «coups d’éclat» dans la capitale.
Lire aussi : Cameroun. Crise anglophone: 785 milliards de FCFA de manque à gagner, selon le patronat
En janvier dernier, la police avait émis une alerte sur la présence, dans certains centres urbains, «d’adeptes des groupes sécessionnistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest».
Ceux-ci envisageaient de s’attaquer aux forces de l’ordre en vue d’«arracher» leurs armes et leurs munitions.
En octobre dernier, c’est le ministre de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, qui avait signalé la présence de «nombreux terroristes sécessionnistes» dans la ville.