Cameroun: le gouvernement lance l’«Opération zéro accident» sur les routes

Les routes camerounaises sont parmi les plus meurtrières d’Afrique.

Les routes camerounaises sont parmi les plus meurtrières d’Afrique. . DR

Le 07/10/2020 à 08h21, mis à jour le 07/10/2020 à 09h11

Cette campagne spéciale de sensibilisation, de prévention et de contrôle routier, lancée le lundi 5 octobre, vise à réduire le nombre d’accidents de la circulation pendant la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année, deux périodes considérées comme les plus accidentogènes dans le pays.

Le nombre de morts sur les routes camerounaises a régressé l’année dernière. «Il est passé de 1.588 en 2011 à 1.091 en 2015 et 937 en 2019», selon le ministre des Transports, Jean-Ernest Masséna Ngalle Bibehe, soit une baisse de 41% en huit ans.

Pour faire encore baisser davantage les statistiques, le gouvernement organise une campagne nationale spéciale de sensibilisation, de prévention et de contrôle routier baptisée «Opération zéro accident».

Celle-ci se déroule en deux phases. La première phase, qui court du 5 octobre au 29 novembre prochain, couvre la période de la rentrée scolaire. La seconde, prévue du 30 novembre 2020 au 31 janvier 2021, couvre la période des fins d’année. Ces deux périodes sont considérées comme les plus accidentogènes, en raison de la hausse du trafic sur les différents axes routiers du pays.

Le Cameroun enregistre en moyenne plus de 16.000 accidents de la route chaque année qui tuent plus de 1.200 personnes selon les statistiques officielles, et plus de 6.000 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le pays enregistre le plus grand nombre d’accidents de la route en Afrique, derrière l’Ouganda. Une situation qui reflète celle de l’ensemble du continent, le plus faible du monde au niveau de la motorisation avec les taux de mortalité dû au trafic routier les plus élevés de la planète.

«90% des accidents sur les routes sont dus à des erreurs humaines. Donc, il faut qu’avant tout les conducteurs sachent respecter les réglementations (…) Le problème d’accidents sur les routes est un problème d’éducation, d’application des lois, de l’état des véhicules, des infrastructures routières et la rapidité de l'arrivée des secours en cas d’accident.

Ce sont des choses simples qui, si elles sont appliquées, diminueront drastiquement le nombre de victimes sur les routes», déclarait l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, lors d’une visite de travail en août 2018 dans le pays.

Déterminé à infléchir ces chiffres, le pays s’est porté volontaire pour l’évaluation de sa performance en la matière par l’ONU.

Le rapport final produit à cet effet, et remis aux autorités camerounaises, indique que le Cameroun a fait d’importants efforts en matière de sécurité routière mais que les dernières tendances montrent qu’il faut agir énergiquement et immédiatement.

Le pays a été invité à redoubler d’efforts dans le cadre de la lutte contre les accidents de la circulation, en mettant un accent particulier sur la sécurité, pour les routes, la mobilité, les véhicules, les usagers et les soins après accidents.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 07/10/2020 à 08h21, mis à jour le 07/10/2020 à 09h11