Beaucoup le croiraient éliminé et mort politiquement, mais Saïf al-Islam risque fort de renaître de ses cendres. En effet, malgré une discrétion remarquée depuis sa sortie de prison en 2017 à Zentan, le fils cadet de l'ancien guide panafricain, Moammar Kadhafi, a des partisans très influents dans le pays. D'aucuns voient en lui l'une des meilleures cartes à jouer pour la réunification du pays, sur un modèle proche de celui qu'appliquait son père.
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Ses soutiens qui, comme lui, ne pouvaient pas être au devant de la scène, ont néanmoins été invités à prendre part lors des récentes négociations qui ont abouti à l'élection d'un nouveau gouvernement. De plus, ayant participé aux élections municipales de 2020, ils savourent une petite victoire grâce à de nombreux sièges remportés un peu partout dans le pays.
Le premier de ses partisans est un membre de sa famille, plus précisément Ahmad Kadhaf al-Dam, cousin de Moammar et qui a gardé une certaine influence, même après la chute du colonel révolutionnaire. Il a récemment affirmé que son neveu Saïf al-Islam avait de grandes chances de remporter les prochaines élections générales de décembre, pour peu qu'il veuille y participer. "S’il le souhaite, personne ne pourra l'en empêcher", a-t-il dit avant d'ajouter qu'il s'agit de "son droit et aussi son devoir".
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Sauf qu'il semble bien que le fils de l'ancien guide ait en face de lui le fils de l'actuel homme fort libyen, Saddam Khalifa Haftar, qui aurait des ambitions politiques. Et l'opposition entre les deux hommes pourrait déboucher sur de la violence, puisque les partisans de Saïf al-Islam accusent ouvertement Saddam Khalifa Haftar de vouloir assassiner leur mentor.
Dans ce contexte délétère, la presse de l'ancien régime acquise à Saïf al-Islam a vite fait de donner des informations tendant à corroborer un projet d'assassinat étant tombé à l'eau. Selon elle, un cacique de Zentan a reçu la rondelette somme de 30 millions de dollars pour se débarrasser de Saïf al-Islam.
Evidemment, du côté du maréchal et de son fils, ces allégations sont balayés d'un revers de main. En retour, on affirme que cela relève d'un projet désespéré visant à "mendier pour les sentiments des Libyens dans cette période sensible du process politique".
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C'est donc une guéguerre qui est engagée entre les partisans des deux "fils de" qui veulent prendre le pouvoir. Saddam Khalifa Haftar est fort de la position de son père et a, avec lui, une partie de l'appareil d'Etat pour que SaÏf al-Islam soit écarté par la voie judiciaire.
En revanche, le fils Kadhafi est soutenu par les tribus de l'Ouest et du Sud du pays qui voit en lui l'homme providentiel pour un retour de la Libye d'avant 2011, avec une gestion consensuelle des ressources qui favorisent le partage du gâteau entre les différentes parties du pays.