Vidéo. Niger: le calvaire des Niaméens avec le transport urbain

Le360 / Aboubacar Sarki

Le 09/11/2021 à 14h48, mis à jour le 09/11/2021 à 14h55

VidéoDe 7h et 8h du matin à Niamey, les habitants s’entassent au niveau des arrêts de taxi. On peut y distinguer élèves, travailleurs et commerçants, certains présents depuis près d’une heure. Tous attendent un moyen de transport pour se rendre au travail, à l'école ou au marché.

Les difficultés liées au transport en commun sont un véritable casse-tête pour les Niaméens à cette heure de la matinée et nul n'y échappe. 

«On a passé une heure de temps ici à attendre un taxi, parce que les véhicules sont pleins. C’est pareil tous les matins», se plaint Mansour Issa. A côté de lui, Oumarou Souley et Mohamed Aghali sont pratiquement dans la même situation. «Dans la matinée, dit le premier, ce n’est pas facile pour avoir un taxi et se rendre à son lieu de travail à Niamey. Cela est dû à l’urbanisation de la population».

Alors que le second confirme que «dans le domaine de transport, en ce qui concerne la navette entre les quartiers de Niamey, nous rencontrons beaucoup de difficultés. Et le phénomène prend de l’ampleur. Cela s’explique par le manque d’infrastructures adéquates en matière de transport, l’insuffisance des taxis et l’évolution démographique qui crée les embouteillages».

Ces difficultés liées aux transports ont un impact considérable sur la présence effective des travailleurs et élèves aux heures indiquées dans leurs différents établissements et entreprises. Selon Gamatche Mahamadou, secrétaire général du syndicat national des conducteurs de taxi du Niger, plusieurs facteurs expliquent cette situation .

Il y a "beaucoup de routes qui sont impraticables, donc les taxis n'y ont pas accès pour aller chercher les passagers", déplore-t-il. De plus, "la grande majorité des habitants sortent le matin presque à la même heure pour avoir un taxi pour aller au travail". 

Par ailleurs, Niamey s'est trop rapidement étendue en superficie, alors que l'urbanisation n'a pas suivi. La ville souffre d'un manque cruel de taxi. Pour une population de près de deux millions d'habitants, il n'y a que 9.200 taxis ordinaires rouges et blancs et moins de 800 minibus.

"Donc vous conviendrez avec moi qu'il n'y a pas beaucoup de moyen de transport. Et cela est dû au fait que l'activité du taxi est surtaxée", conclut le secrétaire général du syndicat national des conducteurs de taxi du Niger. 

La population de la ville de Niamey s’accroît et la ville s’étale de plus en plus. Ces deux phénomènes impactent la demande en matière de transport. D'autant que le pays ne dispose plus de transport public pouvant couvrir près de 50% de la mobilité urbaine. Les syndicalistes du secteur pensent détenir la solution.

«Il va falloir que le gouvernement et la ville de Niamey mettent en place une politique d'urbanisation et une politique sérieuse du transport urbain qui va faciliter la fluidité et la mobilité des usagers. Dans certaines capitales, ce travail n'est pas laissé seulement à ville et à la municipalité. L’Etat du Niger doit mettre la main à la poche et appuyer la ville pour que les routes soient construites, pour qu'on encourage les promoteurs. Et l'Etat aussi doit mettre les moyens pour avoir des bus et pourquoi pas des tramways, comme dans d'autres capitales».

Seule une véritable volonté politique peut solutionner durablement les difficultés liées au transport et à la mobilité urbaine dans la ville de Niamey.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 09/11/2021 à 14h48, mis à jour le 09/11/2021 à 14h55