CAN 2019: Cameroun, les diplomates étrangers au four et au moulin pour rassurer

Stade d'Olembe de Yaoundé.

Stade d'Olembe de Yaoundé. . DR

Le 22/09/2017 à 13h34, mis à jour le 22/09/2017 à 13h44

Les représentants au Cameroun des pays dont les entreprises sont impliquées dans la construction des infrastructures destinées à accueillir la Coupe d'Afrique de Nations 2019 multiplient les visites sur le terrain. Une manière pour rassurer l’opinion publique camerounaise sur le respect des délais.

Cette semaine, précisément le mercredi 20 septembre 2017, l’ambassadeur de Turquie au Cameroun, Murat Ülkü s’est rendu sur le site de construction du complexe sportif de Japoma à Douala.

C’est la deuxième fois en quelques semaines que le diplomate s’y rend pour constater l’évolution des travaux. L’enceinte va notamment abriter un stade de football couvert de 50.000 places. Une infrastructure qui fait partie de celles attendues pour la coupe d’Afrique des nations 2019 que va recevoir le Cameroun.

Suites aux inquiétudes nées dans l’opinion nationale et internationale au sujet du respect des délais et de la capacité du pays à organiser cette compétition, le diplomate rassure régulièrement sur l’aptitude de l’entreprise turque Yenigun, qui exécute les travaux, à livrer l’infrastructure dans les temps impartis.

Pour l’ambassadeur turc, le complexe multi-sports sera un «monument de la fraternité et de l’amitié Cameroun-Turquie». «Nous n’avons pas de doute que le Cameroun est bien préparé. La CAN 2019 sera une réussite», a-t-il déclaré notamment.

Comme lui, nombreux sont ses confrères des pays dont les entreprises sont impliquées dans les travaux d’infrastructures de la CAN 2019 qui s’activent.

Entre autres, l’ambassadeur d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi. Pleine d’énergie, celle-ci s’est impliquée à toutes les étapes du projet de construction du stade d’Olembé à Yaoundé. L’infrastructure, qui fait partie des fleurons construits pour la CAN 2019, au même titre que le stade de Japoma, aura une capacité de 60.000 places. En fin de séjour au Cameroun, elle est passée chez le ministre des Sports et de l’Education physique pour, une fois de plus, rassurer les autorités camerounaises.

Et, afin de tranquilliser davantage le public, elle a même prévu d’organiser un voyage de presse pour les médias camerounais, afin de les emmener dans les usines de l’entreprise Piccini en Italie, où sont produits les matériaux préfabriqués destinés au stade. Et ce, afin de calmer la polémique née localement sur l’usage du procédé.

«Le groupe Piccini a une grande expérience et a notamment construit le stade de la Juventus de Turin et le stade olympique de Rome pour la coupe du monde 1990», déclare-t-elle, confiante.

A sa suite, le Haut-commissaire du Canada, René Cremonese a effectué la même démarche, au sujet du groupe canadien qui va s’impliquer dans les travaux de rénovation du stade de la Réunification de Douala.

Côté français, le consul basé à Douala était sur le terrain pour contrôler l’exécution des travaux de certains terrains d’entraînement à Douala, dont s’occupe l’entreprise Alcor.

L’organisation de la CAN 2019 semble ainsi être devenue une affaire diplomatique. Du reste, le ministre des Affaires étrangères camerounais, au plus fort de la polémique sur les capacités organisationnelles du Cameroun s’était aussi impliqué. Il avait invité dans ses bureaux certains chefs de missions diplomatiques à Yaoundé pour les rassurer. Par ailleurs, il a demandé aux diplomates camerounais basés à l’étranger d’en faire de même dans leurs pays d’exercice respectifs.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 22/09/2017 à 13h34, mis à jour le 22/09/2017 à 13h44