CAF: Issa Hayatou et le Marocain Hicham El Amrani lourdement condamnés

Issa Hayatou, ancien président de la CAF, et Hicham el-Amrani, ancien Secrétaire général de la CAF.

Issa Hayatou, ancien président de la CAF, et Hicham el-Amrani, ancien Secrétaire général de la CAF.. DR

Le 28/11/2018 à 10h22, mis à jour le 28/11/2018 à 10h40

L’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF) Issa Hayatou, et le Marocain Hicham El Amrani, ancien Secrétaire général de la CAF ont été condamnés par la justice égyptienne. En cause: la violation des lois anti-monopole du pays, sur un contrat d'un milliard de dollars.

La justice égyptienne a rendu son verdict au sujet de l’affaire du contrat relatif aux droits marketing et médias du football africain pour la période 2017-2028, accordé par la Confédération africaine de football (CAF) en 2016, sous la présidence du Camerounais Issa Hayatou et du Marocain Hicham El Amrani, au profit de la société française Lagardère Sports (LES).

La Cour économique du Caire, après plusieurs reports, a ainsi condamné l’ancien président de la CAF Issa Hayatou et son Secrétaire général Hicham El Amrani à 500 millions de livres égyptiennes (24,5 millions d’euros) d’amende chacun.

Les deux anciens dirigeants de la CAF sont accusés d’avoir violé les règles anti-monopoles du pays lors de la cession des droits marketing et médias du football africain au profit de Lagadère Sports contre 1 milliard de dollars.

En effet, selon l’Autorité égyptienne de régulation de la concurrence (ECA), ce contrat contrevenait à la loi du pays qui s’applique de fait, car le siège de la CAF se trouve au Caire. Et en l'occurence, ces dirigeants de la CAF n’ont pas fait jouer les règles de la concurrence pour l’attribution de ce contrat.

Et pour cause, selon l’ECA, la société Egyptian Presentation Sports (PS) avait essayé de concurrencer Lagardère en 2016 avec une offre 200 millions de dollars supérieure à celle du groupe Français.

Toutefois, l’offre de l’entreprise égyptienne n’a pas été prise en compte. Du coup, les deux dirigeants de la CAF sont soupçonnés par les autorités égyptiennes de régulation de la concurrence d’avoir «enfreint la loi égyptienne de la concurrence» et ce, «en abusant de leur position dominante sur le marché égyptien». D’où cette lourde condamnation pécuniaire.

Seulement, du côté des anciens dirigeants de la CAF, on souligne que si la société de droit égyptien n’avait pas été prise en considération, c’est que l’institution footballistique africaine était entrée en négociations exclusives avec LSE et ce, dès juin 2015.

Le nouveau président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, fortement soutenu par l’Egypte lors de son élection, en 2016 face à ce même Issa Hayatou, avait d'ailleurs annoncé que le contrat signé avec Lagadère Sports fera l’objet d’une renégociation.

Par Moussa Diop
Le 28/11/2018 à 10h22, mis à jour le 28/11/2018 à 10h40