Retrait de la CAN 2019: le Cameroun crie à l'injustice

Stade d'Olembé à Yaoundé, Cameroun.

Stade d'Olembé à Yaoundé, Cameroun. . DR

Le 01/12/2018 à 19h51, mis à jour le 02/12/2018 à 16h44

Le retrait au Cameroun de l'organisation de la prochaine Coupe d'Afrique des nations est perçu par les autorités camerounaises comme une injustice. La décision de la CAF a fait mal. Voici le pourquoi du comment.

Groggy! Le peuple camerounais s'est réveillé ce samedi 1er décembre 2018 avec la gueule de bois, au lendemain du retrait de l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2019) par la Confédération africaine de football (CAF), au sortir d'une réunion de son comité exécutif à Accra (Ghana).

Un retrait que le gouvernement camerounais trouve injuste. «Cette décision étonnante à plus d’un titre ne rend assurément justice ni aux investissements colossaux consentis par notre pays et qui se traduisent aujourd’hui par de belles infrastructures modernes visibles de tous, ni à l’engagement déterminé du chef de l’Etat et au peuple camerounais à déployer les efforts nécessaires pour abriter en 2019, une fête éclatante du football africain», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement lors d'un point de presse ce samedi à Yaoundé, la capitale.

«Force est de constater que notre pays a fait l’objet dès le départ, dans le cadre de ce dossier, d’un traitement qui ne peut que susciter des interrogations», a déploré Issa Tchiroma Bakary. «Face à cette injustice flagrante», le gouvernement demande au peuple camerounais de «garder toute sa sérénité et de ne pas céder à la tentation des polémiques stériles».

Pour autan, le pays continuera à construire les infrastructures prévues pour accueillir la compétition.

«Le Cameroun n’a pas démérité. Il le prouvera à la face du monde en poursuivant avec la même détermination, la construction de ces belles infrastructures qui appartiennent au peuple camerounais et en les achevant à bonne date, ainsi que s’y est engagé le chef de l’Etat. Il y a néanmoins lieu de souligner que le football africain ne pourra se hisser au niveau de celui des continents plus avancés, sans le respect d’une certaine éthique», affirme le ministre de la Communication.

Un sentiment d'injustice partagé par de nombreux acteurs du football africain. «La décision de la CAF est incompréhensible. Elle est inacceptable. En sept mois, le Cameroun aurait pu terminer ses travaux. Il y a eu des réunions secrètes pour que cette CAN soit retirée à ce pays. Cette décision est illégitime», a réagi sur Canal+Sport le Français Claude Le Roy, l’ancien entraîneur des Lions indomptables.

Rappelons que la CAF a décidé de retirer l'organisation de la CAN 2019 au Cameroun après avoir «constaté que toutes les conditions de conformité n’ont pas été respectées, analysé et évalué l’écart existant entre les exigences et obligations du cahier des charges de la CAN et la réalité du terrain, constaté de visu l’état des différents chantiers ouverts, estimé qu’un événement de la dimension d’une Coupe d’Afrique des nations exige une organisation irréprochable; après avoir enfin considéré qu’un simple report n’est pas envisageable en raison des impératifs de contrats engageant la CAF dans le maintien de ses dates», indique l’instance faîtière du football africain.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 01/12/2018 à 19h51, mis à jour le 02/12/2018 à 16h44