Cameroun. Elections à la FECAFOOT: le temps des grandes manœuvres

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Le 12/12/2018 à 09h40, mis à jour le 12/12/2018 à 09h51

Après de longs mois de normalisation, le processus électoral arrive à son terme ce mercredi 12 décembre 2018, avec l'élection d'un nouvel exécutif à la tête de la Fédération camerounaise de football. Un scrutin qui déchaîne les passions, entre accusations de favoritisme et relents de corruption.

Le prochain président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) sera connu à l'issue de l'élection fédérale prévue ce mercredi 12 décembre 2018 à Yaoundé, la capitale. Un scrutin qui devrait mettre fin au processus de normalisation mis en place à la FECAFOOT depuis août 2017 par la FIFA.

Le mandat du Comité de normalisation est prévu pour prendre fin le 16 décembre prochain. Sept candidats sont en lice pour le fauteuil de président: Joseph Antoine Bell, Emmanuel Bison Egbe, Franck Happi, Emmanuel Maboang Kessack, Seidou Mbombo Njoya, Daniel Mongue Nyamsi et Patrick Hervé Tchida.

Cependant, le moins que l'on puisse dire est que ce processus électoral est agité. Déjà, de nombreuses voix le contestent et accusent le président du Comité de normalisation de partialité.

«Le Comité de normalisation présidé par Dieudonné Happi s'est départi de sa neutralité en violation des principes énoncés par la FIFA dans sa décision du 23 août 2017», indique l'Association des clubs de football amateurs du Cameroun (ACFAC), dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau exécutif le 4 décembre dernier.

L'association envisage du reste contester l'ensemble du processus devant les juridictions compétentes.

«Nous refusons fermement de participer à une élection biaisée qui s'est déjà tenue en aparté dans les boîtes de nuit et les bars avec des voyous, et dont les résultats sont connus d'avance. Nous avons eu confirmation de toutes les manœuvres pour décrédibiliser cette élection au cours de laquelle Njoya sera désigné comme vainqueur», déclare de son côté le président du Conseil d'administration de Bamboutos de Mbouda, un club local.

Passions

Le dirigeant, dans un courrier, décline l'invitation qui lui est adressée pour prendre part à l'assemblée générale élective qu'il qualifie de «parodie orchestrée par le président du Comité de normalisation». Un scrutin qui, comme souvent dans le pays, divise la grande famille du football, notamment les anciennes gloires camerounaises.

Certaines regrettent notamment que Samuel Eto'o ne soutienne pas son ancien confrère Joseph Antoine Bell. Dans un long post abondamment partagé sur son compte Facebook officiel, Samuel Eto'o a donné sa position sur le sujet.

En gros, pour l'ancien joueur du FC Barcelone, le processus qui a été enclenché permettra d'avoir enfin une fédération stable. De même, «la famille du football, ce ne sont pas que les footballeurs (…) Nos origines et nos appartenances ethniques ne sont pas les critères de gestion de notre football», a affirmé le quadruple Ballon d’or.

Un processus électoral qui déchaîne les passions, et où se mêlent soupçons de corruption et de remises de pots-de-vin... 

Dans un communiqué publié dans les médias, la Commission nationale anti-corruption (CONAC) regrette ainsi de ne pas avoir été associée dans l'examen des dossiers de candidature des membres du Comité exécutif et des commissions juridictionnelles de la FECAFOOT.

«Cette institution se réserve le droit de mener des investigations sur les cas de corruption concernant ces opérations électorales dont elle est déjà saisie», indique un communiqué du président de la CONAC, Dieudonné Massi Gams, publié ce lundi 10 décembre 2018.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 12/12/2018 à 09h40, mis à jour le 12/12/2018 à 09h51