CAN 2019: le Cameroun en quête d'une sixième étoile

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Le 24/06/2019 à 10h28, mis à jour le 24/06/2019 à 13h41

Vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations en 1984, 1988, 2000, 2002 et 2017, les Lions indomptables visent une nouvelle fois le titre, même si l'ambiance a été plombée avant le début de la compétition par des problèmes de primes.

Tenant du titre, le Cameroun arrive à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019 avec le statut naturel de candidat à sa propre succession. Un statut que les Lions indomptables doivent en grande partie à leur histoire dans la compétition et à la casquette de grande nation de football du Cameroun sur le continent africain.

Car, paradoxalement, pour de nombreux observateurs, le champion en titre n'est pas cité parmi les grands favoris de cette édition.

Le Sénégal et l’Egypte, entre autres, présentent davantage d'arguments pour être sacrés au soir du 19 juillet 2019, date de la finale de la CAN.

Une défiance que le Cameroun doit notamment à son groupe, moins talentueux que par le passé et amputé de l'attaquant Vincent Aboubakar, l'un de ses fers de lance et héros de la finale de 2017.

Blessé, le joueur du FC Porto n'a pas été retenu par le sélectionneur Clarence Seedorf. Par ailleurs, le staff technique a dû plusieurs fois s'expliquer, pour avoir retenu pour la CAN, des joueurs peu connus et qui jouent peu dans leurs clubs respectifs.

«Nous évaluons mieux les joueurs lorsqu’ils sont avec nous. On ne les juge pas forcément sur leurs matchs ou leur poste en clubs. On choisit les joueurs sur ce qu’ils prouvent lorsqu’ils sont avec nous», affirme Patrick Kluivert, le sélectionneur adjoint. Seuls 10 des 23 champions d'Afrique en 2017 sont de l'aventure en Egypte. Pour autant, à la CAN, le Cameroun ne peut viser rien de moins que la victoire. «J’aime gagner. La victoire apporte toujours quelque chose de spécial. On joue un match pour gagner. C’est ainsi qu’on s’est préparé», déclare Clarence Seedorf.

La sélection, généralement imprévisible, s’accommode sans mal de ce statut de gros outsider. Du reste, personne n'attendait le Cameroun en 2017.

Les Lions indomptables, qui feront leur entrée dans la compétition le mardi 25 juin prochain, devraient se sortir sans mal d'un groupe F où ils retrouveront le Ghana qu'ils ont battu en demi-finale en 2017, tout comme la Guinée-Bissau, également battue en phase de poule et le Bénin, qui revient à la CAN après neuf années d'absence.

Reste à savoir dans quel état d'esprit l'équipe va se présenter, après le psychodrame et la grève organisée par les joueurs, peu avant leur départ pour l’Egypte.

Après avoir perçu 20 millions de francs CFA comme prime de participation -soit la moitié des 40 millions de francs CFA réclamés par les joueurs- ceux-ci ont décliné la rallonge de 5 millions de francs CFA promise par les autorités camerounaises pour le premier match.

«Nous voulons rassurer le peuple camerounais que nous nous rendons avec la CAN 2019 avec la détermination de donner le meilleur de nous-mêmes et faire rayonner le football camerounais. Nous nous consacrerons uniquement à notre devoir», écrivent les joueurs dans une lettre collective, afin de rassurer l'opinion publique camerounaise, dont une partie a peu apprécié la grève, tout en remettant en doute la motivation des footballeurs.

«Il est évident que beaucoup de choses doivent changer et c'est la raison pour laquelle nous avons pris une position forte ces derniers jours», ont également écrit les Lions indomptables. 

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 24/06/2019 à 10h28, mis à jour le 24/06/2019 à 13h41