Cameroun: ce que la nouvelle réglementation de la FIFA change pour les binationaux

Bright Akwo Arrey-Mbi, jeûne talent camerounais du Bayern De Munich.

Bright Akwo Arrey-Mbi, jeûne talent camerounais du Bayern De Munich. . DR

Le 24/09/2020 à 17h01, mis à jour le 24/09/2020 à 17h03

Lors de son congrès du 18 septembre dernier, la Fédération internationale de football association (FIFA) a voté un amendement qui pourrait attirer de nouveaux talents chez les Lions Indomptables dans la perspective de la CAN 2022.

Désormais, un footballeur ayant disputé une rencontre internationale avec une sélection A pourra changer de nationalité sportive pour jouer avec une sélection B. Ce, sous certaines conditions. D’une part, il lui faudra avoir joué moins de trois matchs avec sa première sélection.

D’autre part, le joueur doit être âgé de moins de 21 ans lors de ces premières apparitions internationales et ne plus avoir été appelé en sélection depuis au moins trois ans. Enfin, il ne doit pas avoir disputé de phase finale d’une Coupe du monde ou d’un tournoi continental (Euro, CAN, etc.) avec la première sélection utilisatrice.

Avant ce changement, un joueur ne pouvait plus jouer avec une autre sélection senior, après avoir disputé un match officiel, même amical, avec une première nation. Voilà qui ouvre de nouvelles perspectives pour les joueurs et les sélections africaines, notamment le Cameroun.

De nombreuses carrières internationales ayant été compromises après un seul match. La décision arrive dans un contexte où le staff technique des Lions indomptables souhaite élargir la base de footballeurs, en ouvrant les portes de la sélection à de nouveaux visages. Une dizaine de «bleus» ont été récemment convoqués pour le stage de la sélection nationale prévu en octobre prochain aux Pays-Bas.

«Trouver et développer de nouveaux talents et les intégrer à l’équipe nationale est quelque chose dont les Camerounais seront fiers. J’essaie d’améliorer le réseau dans les pays où il y a de grandes communautés d’expatriés camerounais par des contacts personnels et je peux ensuite observer les joueurs que j’ai identifiés», a déclaré António Conceiçao, le sélectionneur national, dans une interview à la BBC.

«Nous avons également pris contact avec de jeunes joueurs camerounais jouant à l’étranger qui peuvent finir par jouer pour d’autres pays, afin d’essayer de les faire venir et de leur donner envie de jouer pour le Cameroun», ajoute le technicien portugais.

Le Cameroun veut ainsi viser des joueurs d’origine camerounaise susceptibles de jouer pour une sélection européenne, ou ayant joué moins de trois matchs avec cette dernière. De même, dans le sens inverse, ce type de footballeurs pourrait davantage se risquer à tenter une expérience avec le Cameroun, avant d’opter pour une autre sélection si cela n’a pas été concluant.

Parmi ces footballeurs, Youssoufa Moukoko semble le plus prometteur. A 16 ans, le serial buteur chez les sélections jeunes du Borussia Dortmund et de l’Allemagne, a été surclassé pour intégrer le groupe professionnel cette saison avec le club de la Rhur. Dans le même registre Bryan Mbeumo (Brentford, Angleterre), est actuellement l’une des valeurs sûres de l’équipe de France des espoirs, et de Championship, le championnat anglais de deuxième division.

De même, le défenseur Aurélien Tchouameni (AS Monaco) de 20 ans a évolué avec les U20 de la France. Formé au PSG, Loïc Mbe Soh est né en 2001 à Souza (Cameroun). Il vient de s’engager en Angleterre avec Nottingham Forest. Au même poste, Bright Akwo Arrey-Mbi, 17 ans, est quant à lui défenseur du Bayern Munich en Allemagne. Il possède un passeport allemand, mais est né de parents camerounais.

Une liste non exhaustive à laquelle on pourrait ajouter Evan Ndicka (Francfort, Allemagne), Lucien Angoume (Inter Milan, Italie) considéré comme le futur Paul Pogba par certains.

De quoi faire oublier la perte des Kylian Mbappe (France), Samuel Umtiti (France), Breel Embolo (Suisse), Dimitri Oberlin (Suisse) et consorts, qui ont fait le choix d’autres sélections nationales.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 24/09/2020 à 17h01, mis à jour le 24/09/2020 à 17h03