Avec des échanges commerciaux intra-régionaux représentant un peu plus de 10% des importations globales de la sous-région, soit entre 10 et 15 milliards de dollars par an, sur des importations commerciales qui atteignent annuellement 100 à 150 milliards de dollars, la CEDEAO est l’une des régions africaines les plus intégrées, économiquement parlant.
C’est la Côte d’Ivoire, la seconde économie de la région après celle du Nigeria, qui tire le commerce intra-régional avec 25% du volume global des échanges, devant le Nigeria (23%), pourtant de loin la première économie de la CEDEAO car pesant 60% du poids économique de la région.
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Ainsi, partant des imbrications entre les pays de la CEDEAO et du niveau d’intégration politique, on peut dire que les échanges commerciaux demeurent faibles au niveau de cet espace, même s’ils dépassent de loin celui de nombreux autres regroupements régionaux africains. C’est le cas notamment de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de l’Union du Maghreb arabe (UMA) au sein desquelles les échanges commerciaux intra-régionaux ressortent respectivement autour de 2 et 3%.
Toutefois, comparativement à d’autres regroupements régionaux non africains, ce niveau d’échanges demeure faible. A titre d’illustration, au sein de l’Union européenne, le taux dépasse les 65%.
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Pourtant, la CEDEAO, avec un marché de 300 millions de consommateurs et des ressources importantes, a tous les atouts pour développer son commerce régional. Toutefois, ces économies ayant maintenu des courants d’échanges historiques avec les anciennes puissances coloniales, elles continuent à se focaliser sur les productions d’exportation et ont du mal à doper leurs échanges au niveau de la région. En outre, la domination des matières premières (pétrole, produits agricoles, minerais, etc.) au niveau des exportations des pays de la région limite le niveau des échanges au sein de la CEDEAO.
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Pour doper le commerce régional, l’élimination des barrières douanières ne suffit pas. Il faut aussi accroître la transformation des matières premières au sein de la région et développer les complémentarités au niveau du commerce régional. De même, faut-il développer les infrastructures de transport et de logistique, à travers un plus grand maillage de routes, d'autoroutes et de réseaux ferroviaires au niveau de la région. En plus, les Etats doivent s’attaquer sérieusement aux barrières matérielles et checkpoints qui constituent de véritables obstacles à la libre circulation des biens. Il leur faut pour ce faire appliquer strictement les décisions communautaires.