Après plus d’une décennie d’instabilité politique qui a affecté durement l’économie ivoirienne, la Côté d’Ivoire a renoué depuis 6 ans avec une forte croissance. La paix retrouvée et la mise en place d’un Plan national de développement 2012-2015 (PND 2012-2005) ont permis au pays de relancer son économie en permettant la réalisation des taux de croissances soutenues de l’ordre de 9,2% entre 2011 et 2015.
Plus ambitieuse, la Côté d’Ivoire s’est fixée d’atteindre l’Emergence en 2020. Pour cela, le gouvernement s’est engagé dans un nouveau Plan national de développement 2016-2020 (PND-2020), avec un programme d’investissement de 30.000 milliards de FCFA, soit 50 milliards de dollars.
Selon les prévisions de la Banque mondiale, après une croissance de l’ordre de 7,8% en 2016, la Côte d’Ivoire devrait afficher une croissance de l’ordre de 8% en 2017, 8,10% en 2018 et 8,20% en 2019. Le pays s’affiche ainsi comme la seconde économie la plus dynamique de l’Afrique durant la décennie 2011-2020, derrière l’Ethiopie.
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Si les investissements dans les infrastructures de base (routes, autoroutes, ports, barrages hydroélectrique, centrale électrique, etc.) et des projets d’envergure comme le métro d’Abidjan sont à l’origine de cette croissance et la supporteront dans les années à venir, la dynamique économique ivoirienne sera tirée par le secteur agricole et les découverte de pétrole et de gaz.
Grâce à cette dynamique, le pays a retrouvé sa place au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La Côte d’Ivoire pèse 40% du PIB de cette région.
La croissance affichée par la Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest, ayant des frontières avec le Mali, le Burkina Faso, le Liberia, la Guinée et le Ghana, et disposant d'une ouverture sur l’Atlantique, est avant tout tirée par le secteur agricole.
La Côte d’Ivoire est un pays agricole avec des températures de faible amplitude et des précipitations abondantes qui peuvent atteindre plus de 1.700 mm3 à Abidjan et 2.130 mm3 à Tabou.
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Si cet environnement permet des cultures variées (cacao, café, anacarde, riz, maïs, manioc, igname, banane plantain), il n’en demeure pas moins que quelques cultures d’exportations restent dominantes. Il s’agit notamment du cacao, de la noix de cajou, du café, de la banane et de l'ananas.
Le cacao, introduit en Côte d’Ivoire en 1930 est la principale culture du pays. La Côte d’Ivoire en est le premier producteur mondial avec 40% des volumes produits. La production s'élève à 1,6 million de tonnes en 2015-2016 et l’objectif du pays est d’atteindre 2 millions de tonnes en 2020. Actuellement, le cacao pèse 15% du PIB du pays, assure 50% des recettes d’exportation et 2/3 des emplois directs et indirects du pays.
Outre le cacao, l’anacarde (noix de cajou) a connu un essor spectaculaire. La Côte d’Ivoire est aussi devenu le premier producteur mondial d’anacarde (noix de cajou) en 2015 en dépassant l’Inde, avec une production de 702.000 tonnes, contre une production d’à peine 65.000 tonnes en 2000.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire est le second exportateur africain de café robusta, derrière l’Ouganda. La production a atteint 2,2 millions de sacs de 60 kg lors de la campagne 2015-2016.
Outre ces trois produits, la Côte d’Ivoire exporte également de la banane, des ananas, de l'huile de palme, des noix de cola, du sucre, des mangues, des papayes, des avocats, des agrumes.
A part les produits agricoles, la Côte d’Ivoire exporte également du bois. Toutefois, le rythme d’exploitation entraîne une déforestation et pose des problèmes écologiques.
Le grand défi de la Côte d’Ivoire reste la transformation de ces produits agricoles. Le gouvernement s’est engagé dans le cadre de son PND 2016-2020 à accélérer la transformation des produits agricoles pour créer de la valeur ajoutée et des emplois.
A titre d'illustration, sans cette transformation, les producteurs ivoiriens de cacao ne perçoivent que 6% de la valeur d’une tablette de chocolat produite par les majors du secteur.
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Il faut aussi noter que plus 90% de la production d’anacarde est exportée à l’état brut vers l’Inde, le Brésil, le Vietnam, etc. Le gouvernement ivoirien s’est engagé à porter le niveau de transformation de ce produit à 35% en 2016 et à 100% en 2020. Ce qui contribuera à la création d’emplois et de valeur ajoutée. Le groupe Singapourien Olam s’est engagé dans cette transformation depuis 2012.Toutefois, le rythme d'industrialisation est lent.
Cette politique de transformation, qui occupe une place centrale dans la stratégie du PND 2016-2020, devrait contribuer à renforcer la part de l’industrie dans le PIB ivoirien qui s’établit actuellement autour de 23%.
Cette industrie demeure tout de même la plus diversifiée de la région UEMOA: chimie, agroalimentaire, textile, ciment et matériaux de construction, etc.
Seule cette politique d'industrialisation et de transformation des produits agricoles permettra au pays de résorber le chômage des jeunes qui fait que les effets de la croissance ivoirienne sont peu perceptibles par la population.
Le pays peut aussi compter sur le développement de son secteur minier longtemps négligé. La Côte d’Ivoire recèle des ressources minières importantes dont l’or, le manganèse et le diamant. La production d’or a atteint 23,5 tonnes en 2015 et celle du manganèse 263.178 tonnes la même année.
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Le pays recèle des potentialités non exploitées. Pour attirer avantage d’investisseurs, un nouveau Code minier plus attractif a été adopté en 2014.
Enfin, outre l’agriculture, l’industrie et les mines, la croissance du pays pourrait reposer dans les années à venir sur les hydrocarbures. La Côte d’Ivoire est devenu producteur de pétrole dans les années 1980 et exportateur depuis 2002. En 2015, la production brute du pays a atteint 10,73 millions de barils, soit 29,411 barils par jour. L’ambition du pays est de porter cette production à 200.000 barils par jour à l’horizon 2020.
Grâce aux découvertes récentes de nouveaux gisements par de nombreux opérateurs (Total, Tullow, Vanco, etc.) en offshore profond et les technologies de l’offshore ultra-profond, le pays compte bien atteindre cet objectif.
Actuellement, le pétrole contribue à hauteur de 4% du PIB et les exportations du pétrole brut dont la qualité est proche du Brent de la Mer du nord représentent 15% des exportations du pays.
Outre le pétrole, le pays table aussi sur le gaz naturel pour doper son économie. Découvert en 1995, le gaz ivoirien assure la fourniture de l’électricité au pays. Les réserves gazières confirmées sont comprises entre 30 et 35 milliards de mètres cubes. La production actuelle est totalement consommée en assurant l’approvisionnement du pays en gaz et en assurant le fonctionnement des centrales thermiques qui assurent 70% de l’électricité produite dans le pays.
Présentation pays
Superficie ……………………………….. 322 462 km2
Population ……………………………….. 24 millions d’habitants
Capitale ………………………………….. Yamoussokro (capitale politique et administrative), Abidjan (capitale économique)
Principales langues ……………………. Français (langue officielle), baoulé, bété, dioula, etc.
Ethnies …………………………………… akans (41% de la population), mandé, Sénoufos (13%), etc.
Religions …………………………………. Chrétiens (44%), musulmans (38%), croyances traditionnelles (10%) et autres
PIB ……………………………………….. 32 milliards de dollars (2015)
Monnaie ………………………………….. Franc CFA (1 euro = 655,96 FCFA, taux fixe)