L’Office chérifien des Phosphates (OCP) veut accélérer son ancrage sur le marché ouest-africain en établissant une base à Abidjan. Le géant mondial du phosphate envisage d’installer au port d’Abidjan «une unité de mélange et de stockage d’engrais», destinée au marché régional.
«Nous voulons créer un hub sous-régional à partir de la Côte d’Ivoire, aussi bien en matière de stockage qu’en logistique, alors nous sommes venus rencontrer l’autorité portuaire d’Abidjan pour connaître les conditions d’acquisition de sites disponibles au port d’Abidjan», a indiqué Edmond Dutauziet, le directeur adjoint Côte d’Ivoire du groupe marocain au cours d’une rencontre la semaine dernière avec Hien Yacouba, le patron du port autonome d’Abidjan (PAA). Une requête favorablement accueillie par le port qui dispose d’une importante zone industrielle.
Lire aussi : Le groupe OCP drague les producteurs de cacao ivoiriens
Ce nouveau développement dans la stratégie du groupe vient confirmer un intérêt croissant pour une région ouest-africaine où la plupart des pays dépendent encore de l’agriculture d’exportation, avec le café, le cacao, l’anacarde, le coton ou encore l’arachide.
Un intérêt marqué par le lancement en février 2016 d’OCP Africa, bras armé de l’OCP pour conquérir le marché africain des engrais.
En Côte d’Ivoire, l’OCP fait des plantations de cacao sa priorité pour mieux intégrer un marché dont «l’économie repose sur l’agriculture», selon l’expression consacrée.
Lire aussi : COP22: OCP Africa accompagne les agriculteurs africains avec les «Maisons du Fermier»
En partenariat avec le Conseil café cacao (CCC), un peu plus de 5.000 planteurs bénéficieront de l’accompagnement des experts du groupe afin d’optimiser la productivité de leurs terres, un enjeu majeur dans le contexte de volatilité des cours des fèves.
En outre, le développement en Afrique est la priorité du groupe OCP qui projette de construire des usines dans 15 pays africains, dont 5 en Afrique de l’Ouest: la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Nigeria et le Ghana.
Enfin, il faut souligner qu’en 2016, la firme marocaine a vu ses exportations vers l’Afrique grimper de 70% à 1,7 million de tonnes en 2016. Le continent représente l'un de ses principaux marchés et 25% de son chiffre d’affaires.