Alassane Ouattara n’a pas tergiversé avant de prendre de décisions. Il a retiré sa confiance aux premiers responsables de l’armée, de la gendarmerie et de la police. Ces officiers supérieurs en place depuis la fin de la crise postélectorale avaient été les piliers du retour à la stabilité au plan sécuritaire du pays.
Le général de division Soumaila Bakayoko, désormais ex-chef d’état-major cède son fauteuil au général de brigade Sekou Touré, jusque-là commandant des forces terrestres. A la tête de la gendarmerie, le général de division Nicolas Kouadio Kouakou succède au général Gervais Kouassi. Au niveau des forces de police, le commissaire divisionnaire Youssouf Kouyate, patron du CCDO, une unité spéciale en charge de la lutte contre le grand banditisme, remplace l’inspecteur Bredou Mbia.
Ces changements devront entraîner d’autres au sein de ces corps. La mutinerie au sein de l'armée est considérée comme la résultante de failles importantes dans la chaîne de commandement et d’une crise de confiance entre les hommes de troupes et leur hiérarchie, d’autant qu’il a fallu une intervention directe du chef de l’Etat pour ramener le calme.
L’enjeu pour le régime Ouattara est de veiller à prendre toutes les mesures afin que pareille crise ne survienne plus. Une récidive pourrait faire remonter «le risque Côte d’Ivoire», pousser les investisseurs à traîner les pas et compromettre l’ambition du président Alassane Ouattara de faire du pays une économie émergente d’ici 2020.