Côte d’Ivoire: premières sanctions contre les ministres PDCI

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Le 20/07/2018 à 10h58, mis à jour le 20/07/2018 à 16h34

Les premières têtes ont commencé à tomber au PDCI. Tous les ministres appartenant à ce parti ont été exclus de son secrétariat exécutif. Un premier avertissement avant que le couperet ne se fasse plus impitoyable.

Le PDCI vient de prendre des sanctions contre ses ministres. Un premier avertissement qui annonce peut-être pire, mais qui montre que le président du PDCI, l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, met ses menaces à exécution après avoir mis en garde ceux de ses militants qui s’obstinent à étaler leur proximité avec le RHDP. Dans un communiqué publié dans la soirée de jeudi, il a renvoyé l’ensemble des ministres membre du secrétariat exécutif, un organe de la présidence du parti.

Ainsi les ministres Kobenan Adjoumani, ex-porte-parole du parti, Thierry Tanoh, Raymonde Goudou Coffie, Alain Donwahi, Amédée Koffi, Siandou Fofana, Claude Isaac Dé, et l’Inspecteur d’Etat Ahoua N’Doli Théophile ont-ils été exclus de cette instance de décision du parti. 

Ces derniers, membres d’un gouvernement pour lequel le parti n’avait été «ni informé, ni consulté», avaient choisi de prendre part à l’assemblée générale constitutive du RHDP, alors que Henri Konan Bédié l’avait formellement interdit à ses militants.

Cette mesure intervient alors que la veille, plusieurs organes du parti, dont le bureau de la jeunesse, avaient publiquement appelé à des sanctions contre les ministres et cadres qui avaient bravé cette interdiction du parti.

Le PDCI lance-t-il ainsi un second avertissement à ces cadres «dissidents»? Le vieux parti pourrait en effet franchir un autre palier en décidant d’autres sanctions contre ses cadres dont le vice-président Daniel Kablan Duncan, le président du Sénat Jeannot Ahoussou ou encore contre Charles Koffi Diby, le président du Conseil économique et social, qui se sont tous publiquement montrés favorables au RHDP. Le PDCI pourrait même se désolidariser de ses cadres membres de l’actuel gouvernement.

Des décisions qui devraient être prises incessamment. L’enjeu est en effet les prochaines élections locales, les municipales et les régionales, prévues le 13 octobre prochain. Un scrutin au cours duquel le PDCI va se mesurer à la coalition du RHDP, voire à certains de ses cadres qui auront changé de bannière, une avant-première de la présidentielle de 2020.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 20/07/2018 à 10h58, mis à jour le 20/07/2018 à 16h34