"Nous sommes favorables pour un report de ces présidentielles (...). La Plateforme nationale exige de la classe politique ivoirienne et particulièrement du pouvoir en place, l'organisation d'assises nationales pour déterminer de façon consensuelle les conditions d'une élection démocratique et apaisée", a déclaré son président Théodore Gnagna Zadi,lors d'une conférence de presse.
"Si l'organisation d'une telle rencontre, dont l'objectif est de sauver des vies, commande un report des élections, alors il ne faut guère s'attacher au fétichisme des dates", a poursuivi M. Zadi, dont la plateforme, qui regroupe une cinquantaine de syndicats des secteurs publics et privés, fut à l'origine d'une longue grève des fonctionnaires qui avait paralysé pendant de longues semaines l'administration publique du pays en 2017.
Lire aussi : Présidentielle en Côte d'Ivoire: un ancien chef de la diplomatie craint "un conflit post-électoral"
La crainte de violences électorales meurtrières est forte en Côte d'Ivoire, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.
Une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues dans le sillage de l'annonce de la candidature controversée du président Ouattara à un troisième mandat.
Lire aussi : Présidentielle en Côte d'Ivoire: les candidatures de Gbagbo et Soro sont des "provocations", selon Ouattara
Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu'il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d'avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
La loi ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro, ce que conteste farouchement l'opposition.