résidence Gbagbo de 2000 à 2010, est toujours considéré par les analystes comme l'un des trois grands partis du pays. Et il affiche son intention de revenir en force.
Le FPI "participera aux élections législatives et se donnera, en concertation avec ses partenaires de la coalition des plateformes de l’opposition ivoirienne, notamment avec le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d'Ivoire, dirigé par l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié) les moyens de les gagner", a déclaré le parti dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de son comité central mardi.
Pour le FPI, "l'enjeu de ce retour sur la scène électorale est de reconquérir ses bastions, dans le sud, l'ouest et l'est de la Côte d'Ivoire, afin de se positionner comme le premier parti d'opposition, d'avoir accès à des financements et de revenir dans le jeu pour la présidentielle de 2025", analyse le politologue Sylvain N'Guessan.
"L'opposition a une chance de remporter les législatives si les élections sont vraiment transparentes", estime le directeur administratif du PDCI Djedri N'Goran, se disant confiant dans le fait que son parti conserve sa position actuelle de premier mouvement d'opposition.
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Ce revirement du FPI s'explique par le retour annoncé de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire. Le parti boycottait les élections depuis l'arrestation de son chef et son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
Gbagbo a repris les commandes
"La majorité des militants est prête à aller aux élections, et le président Gbagbo y est favorable", a commenté auprès de l'AFP le secrétaire général du FPI, Assoa Adou, assurant que l'ex-président "a repris les commandes depuis longtemps".
Le FPI est divisé depuis plusieurs années en deux tendances rivales: l'une fidèle à Laurent Gbagbo, l'autre dirigée par son ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, qui a toutefois laissé entendre qu'il se rangerait sous la bannière de Gbgabo à son retour.
Acquitté par la CPI en première instance de crimes contre contre l'humanité lors de la crise post-électorale de 2010-11 qui avait fait 3.000 morts, et dans l'attente d'un éventuel appel, Laurent Gbagbo a annoncé le 4 décembre son retour au pays, après avoir obtenu deux passeports (un ordinaire et un diplomatique) des autorités ivoiriennes.
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Gbagbo, qui vit à Bruxelles en liberté conditionnelle, avait dit souhaiter revenir "au cours du mois de décembre", mais la date effective de son retour reste inconnue, des négociations avec le pouvoir ivoirien étant toujours en cours pour en régler les modalités.
"On attend toujours que le gouvernement nous appelle", a expliqué Assoa Adou.
Ce retour annoncé du FPI dans le jeu électoral devrait aussi faciliter la résolution de la crise politique que traverse la Côte d'Ivoire en raison du scrutin présidentiel du 31 octobre.
Boycotté par l'opposition qui avait appelé à la "désobéissance civile", ce scrutin a vu la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, jugé inconstitutionnel par l'opposition. Les violences électorales ont fait 85 morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre.
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Plusieurs dirigeants de l'opposition - dont Pascal Affi N'Guessan et le numéro deux du PDCI Maurice Guikahue - ont été arrêtés et écroués, accusés de "sédition", pour n'avoir pas reconnu la validité de l'élection et avoir tenté de créer un régime de "transition".
Un dialogue politique national a été lancé par le gouvernement lundi avec l'opposition et la société civile.
Le président Ouattara a réitéré mercredi, lors du conseil des ministres, son souhait que "ce dialogue nous permette de consolider la paix et d'avoir des élections législatives apaisées au cours des prochaines semaines".