Abdelhak Margaoui a de quoi perdre le sourire. Après avoir investi plus de 200 millions FCFA, soit près de 305.000 euros, pour la construction d’un petit immeuble R+3, ce père de famille marocain de 5 enfants, marié à une Ivoirienne, ne sait plus à quel saint se vouer.
La propriété du terrain qu’il a acquis, conformément à la réglementation avec toute la documentation légale et dans lequel il a investi le fruit de décennies de labeur, lui a été retiré par la justice ivoirienne.
En effet, des années après avoir acquis puis entamé la mise en valeur de son lot, il a déjà fait l’objet d’une première plainte, à l'issue de laquelle la justice lui a reconnu ses droits de propriétaire. Et c’est à l’occasion d’une deuxième procédure que le cours de sa vie va prendre une autre tournure.
Lire aussi : Vidéo. Côte d’Ivoire: le désarroi des commerçants marocains face à la hausse des loyers par les Libanais
Après avoir remporté le procès lors d’un premier jugement, puis d’un second en appel, la Cour suprême l’a débouté. L’institution reconnaît toutefois sa «bonne foi» dans l’acquisition du terrain et a condamné l’Etat ivoirien à lui verser des «dommages et intérêts pour le préjudice subi». Et depuis trois ans, il est sous la menace d’une expulsion du terrain du nouvel acquéreur, «venu de nulle part» selon ses termes.
«La justice ivoirienne a attesté que je suis bien l’unique propriétaire du terrain après une première plainte. Pour cette deuxième plainte intervenue quelques années après, la justice m’a encore reconnu comme unique propriétaire du lot deux fois de suite avant de me convoquer à nouveau et m’informer que je n’en suis plus propriétaire», s’étonne Abdelhak Margaoui, amer.
Lire aussi : Vidéo. Côte d’Ivoire: les commerces des Marocains menacés de fermeture par les Libanais
«J’appelle à l’aide pour sortir de cet engrenage. Je ne peux donc pas jouir du bien pour lequel je me suis pourtant endetté. J’espère de tout mon cœur que mes droits de premier propriétaire du terrain soient reconnus. Mes démarches incessantes auprès des officiels ivoiriens depuis trois ans sont restées sans suite. Au pire des cas, ce que je n’envisage qu’en ultime recours, j’attends au moins un dédommagement de l’Etat conformément au verdict de la Cour suprême».
Ce fervent croyant, qui totalise 49 ans de présence en Côte d’Ivoire, garde l’espoir d’être entendu afin de passer paisiblement ses vieux jours dans son pays d’adoption.