CEEAC: l'Afrique centrale se penche sur les obstacles à son industrialisation

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Le 01/10/2017 à 07h16, mis à jour le 01/10/2017 à 12h09

La région d'Afrique centrale cherche sa voie vers l'industrialisation pour sortir de son sous-développement. Dans ce cadre, Douala a accueilli du 26 au 29 septembre 2017, les travaux d’un comité intergouvernemental d’experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).

Exportateurs de pétrole et de matières premières (minerais, agricoles, etc.), les pays de l'Afrique centrale souffrent de l'évolution ératique des cours des matières premières. La chute des cours du baril de pétrole a entrainé les pays de la région dans une crise aigüe. Pour sortir définitivement de cette situation, la solution est l'industrialisation.

Pour cela, «les Etats de l’Afrique centrale doivent s’affranchir de l’approche basée sur un plan directeur, et mettre en place des institutions novatrices, des processus efficaces et des mécanismes flexibles pour que réussissent leurs politiques industrielles», dixit Antonio Pedro, directeur du bureau sous régional de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).

La 33e réunion du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) de la CEA, du 26 au 29 septembre 2017 est en cours à Douala, capitale économique du Cameroun. Thème central des travaux: «Fabriquer en Afrique centrale: du cercle vicieux au vertueux». Occasion de discuter, entre autres, des obstacles à l’industrialisation en Afrique centrale et proposer des actions concrètes qui permettront à la sous-région d’être un pôle de croissance réelle, au-delà des plans et des stratégies de développement industriel existants. 

D’emblée, Antonio Pedro explique que «l’industrialisation de l’Afrique se fait attendre depuis trop longtemps». Et aujourd’hui, face à la chute des cours du pétrole et autres matières premières, cause de terribles ravages dans de nombreux pays africains, l’industrialisation s’impose. La situation actuelle, soutient Antonio Pedro, «devrait nous montrer clairement que nos économies doivent être transformées structurellement, afin de réduire notre dépendance aux matières premières et notre exposition aux vulnérabilités et incertitudes y afférant».

Pour la CEA, il est évident que le succès économique des pays de l’Afrique centrale dépendra du développement de leurs capacités de production. Sans la transformation structurelle, par le biais de l’industrialisation, il sera difficile à ces Etats de maintenir leur croissance et créer des emplois», assure le directeur du Bureau sous régional. Antonio Pedro indique sans ambigüité que «l’industrialisation est une vision, une volonté politique animée au plus haut niveau».

D’autres acteurs viennent ensuite jouer leur partition. Notamment les banques, invitées à accorder des crédits à faible taux d’intérêt aux investisseurs. Le secteur privé pour sa part se doit d’être innovant, en misant sur les TIC et la recherche. «Actuellement, tous produisent la même chose. Ça dilue la plus-value», regrette Antonio Pedro.

En guise de recommandations, Antonio Pedro plaide pour la mise en place d’un secteur agricole moderne, des secteurs des services concurrentiels à l’échelle mondiale, l’expansion d’une base manufacturière, essentielle pour l’agenda de l’emploi, un renforcement significatif de nos capacités de production dans tous les secteurs, des investissements dans le capital humain, ainsi que des institutions fortes et opérationnelles. «Nous recommandons le retour à la planification du développement», a conclu ce haut fonctionnaire de la CEA.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 01/10/2017 à 07h16, mis à jour le 01/10/2017 à 12h09