Gabon: première biennale de la mode pour promouvoir l'identité vestimentaire du pays

VidéoLibreville abrite la 1ère édition de la biennale internationale de la mode. Une grande première dont la mission est de dessiner l'identité vestimentaire gabonaise, se tient jusqu'au 22 du mois courant.

Le 18/01/2022 à 11h01, mis à jour le 18/01/2022 à 11h49

Pour cette première, la biennale, frappée du sceau des différentes appartenances culturelles du pays, est baptisée "Atone" qui désigne en langue fang, un marqueur d’identification.

L'initiative de ce projet est de l’association des stylistes et des créateurs gabonais (l'Ucréate).

La structure fondée en avril 2002 par le styliste modéliste gabonais, Chouchou Lazare, porte aussi un plaidoyer à travers l'organisation de cet évènement.

«On n'a pas de fabrique de textile sur place. Y a eu à un moment une volonté de développer les métiers artistiques à travers la création d'un village. Mais ça n'a pas continué, ça s'est arrêté. La réalité est qu'en attendant, les stylistes gabonais doivent faire avec ce qu'on trouve sur le marché. C'est-à-dire de la soie, du coton, des pagnes qui reviennent d'autres pays africains», confie Chouchou Lazare.

L'organisation de cette biennale est la preuve que la vie culturelle reprend petit à petit au Gabon, grâce à l’augmentation du nombre de personnes vaccinées. Le public qui fait le déplacement de l'institut français de Libreville peut donc apprécier une exposition-vente 100% gabonaise qui s’articule autour de deux importantes conférences, la première «Peut-on parler de mode gabonaise?» et la seconde «Comment définir l’identité de son défilé de mode?».

Sur cette dernière thématique, l'association s'est offerte l'expertise d'un chercheur ayant travaillé sur le style vestimentaire du peuple bantou.

«En général, les Bantous sont torse nus et leur corps sert de support. Leur corps est une extension de leur parure. Ils s'habillaient au sens occidental du terme comme aujourd'hui. Ils avaient des textiles qu'ils travaillaient. Mais leur corps servait de vêtement», a expliqué le conférencier Herman Junior Moussoundou, enseignant chercheur.

La création est là, mais il lui reste à gagner en visibilité. Les designers gabonais sont en quête d'une reconnaissance nationale, notamment à travers des expositions.

«Celle consacrée actuellement à la première édition de cette biennale de la mode sert inévitablement de rampe de lancement d'une série qui se veut de longue durée. Sans doute, c'est le bon moment d'investir», martèle Angelina Milembou, styliste modéliste et fondatrice d'Angelina Creation. 

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 18/01/2022 à 11h01, mis à jour le 18/01/2022 à 11h49