Gabon. Ali Bongo: tout va (presque) bien

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Le 12/11/2018 à 11h07, mis à jour le 12/11/2018 à 11h30

Après dix-sept jours sans nouvelles officielles sur la santé d'Ali Bongo, les Gabonais ont eu droit à une communication de la présidence par la voix de son porte-parole. Ike Guouoni laisse entendre en filigrane la gravité de l'état dans lequel le chef de l'Etat gabonais se trouve.

Après plus de deux semaines d'hospitalisation du chef de l'Etat gabonais, la présidence entend mettre "fin aux rumeurs qui entouraient l'état de santé de Ali Bongo qui continue d’exercer ses fonctions". Ike Guouoni affirme également que "les institutions de notre République fonctionnent donc aujourd’hui parfaitement dans le strict respect de la Constitution". 

La présidence a diffusé hier, dimanche 11 novembre un communiqué, déclarant que le président du Gabon est actuellement "en phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques".

Même si rien n'est explicitement dit sur la gravité de son état, qui l'a cloué sur son lit d'hôpital depuis le 24 octobre dernier, on devine clairement que Bongo n'est pas au mieux de sa forme. Chaque phrase du communiqué donne des indications claires sur son état de santé. 

Ainsi, le porte-parole de la présidence, Ike Guouoni, citant le dernier bulletin de santé d'Ali Bongo, explique "les premières explorations ont permis de constater un saignement justifiant une prise en charge médico-chirurgicale en secteur hautement spécialisé". Il ajoute qu'"aujourd’hui, le président de la République est dans une phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques". Aucune mention n'est faite sur ses facultés intellectuelles. 

Cette sortie d'Ike Guouoni fait suite à l'appel du Parti démocratique gabonais (PDG), lancé jeudi dernier, demandant qu'on édifie l'opinion publique sur l'état de santé de Ali Bongo en communiquant "judicieusement". 

Selon la très bien informée Lettre du continent, dans sa livraison du vendredi 9 novembre dernier, le président gabonais, qui a été placé sous coma artificiel, en a été réveillé le 8 novembre dernier.

"Il subit deux examens médicaux par jour et a, jusqu'à présent, répondu aux stimulis (sonores et visuels) auxquels il a été soumis", écrit la feuille d'information. La même source ajoute que le président gabonais doit sortir de l'hôpital de Riyad où il est hospiatlisé vers le 23 novembre, pour être transféré soit en France soit au Maroc. 

Dans sa sortie d'hier, Ike Guouoni confirme l'amélioration de la santé de Ali Bongo, et explique qu'il n'est plus sous "respiration artificielle" et que son "pronostic vital n'est plus engagé". 

Mais dans l'opposition gabonaise, on continue à mettre la pression sur le gouvernement et le sénat pour les amener à demander au Conseil Constitutionnel de déclarer la vacance du pouvoir.

C'est en effet cet organe suprême du pouvoir judiciaire qui est seule habilité à déclarer le poste de président vacant, mais la constitution ne prévoit aucun délai. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 12/11/2018 à 11h07, mis à jour le 12/11/2018 à 11h30