Alors que la musique malienne est connue à travers le monde, avec des ambassadeurs comme Salif Keita, Amadou & Mariame ou encore Oumou Sangharé, les instruments de musique typiquement maliens le sont moins. Certes, la kora a eu ses lettres de nobelesse pour aller au-delà des frontières, mais d'autres instruments comme le "m'bolon" commence à relever du confidentiel. Aujourd'hui, cette harpe-luth typiquement ouest-africaine est jouée lors des travaux champêtres pour accompagner les cultivateurs et les harranguer pour qu'ils se supassent.
Le360 Afrique s'est rendu auprès des gardiens de ce patrimoine musical, lors d'une fête traditionnelle. Le premier constat est que l'ensemble des musiciens qui en jouent encore sont âgés de plus de 60 ans, ce qui laisse penser que les jeunes ne sont pas initiés. Deuxième constat, chaque fois que cet instrument est joué, l'audience écoute religieusement, comme si quelque chose de mystique se dégageait du son grave de l'instrument.
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A trois cordes et proche du n'goni ou de la kora, le m'bolon daterait d'avant le XIe siècle selon nos sources. C'est un instrument populaire créé sous l’empire mandingue, répandu en pays bambara, sénoufo et minianka.
Il est composé d'une caisse de résonance faite d'une calebasse recouverte de peau d'antilope ou de chèvre, sur laquelle repose le chevalet. Le manche recourbé du bolon est en bois ou plus rarement en bambou. Les cordes sont traditionnellement en boyaux torsadés, remplacés aujourd'hui par du nylon, fixées sur un morceau de tôle découpé surmontant le manche.
On le joue en le tenant toujours devant soi, fixé au cou par une lanière; on en pince les cordes à l'aide d'une baguette en bois en forme de V tenue par la main.
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L’utilisation de cet instrument traditionnel était réservée à la période d’hivernage dans les champs. Il accompagnait les éloges des braves cultivateurs, poussant les paysans à se surpasser. Il avait une fonction martiale, funéraire et cérémoniale. Tout le monde pouvait jouer du m’bolon, pas seulement les griots.
On l’entendait, également, à la veille des guerres tribales pour encourager les guerriers ainsi qu’après la bataille pour chanter les louanges des rois et des combattants. Aujourd’hui, c’est derrière les cultivateurs qu'il est généralement joué. Mais cet instrument est en voie de disparition c’est pourquoi il est nécessaire de le protéger.