Votre second mandat sera-t-il le dernier? A cette question de notre confrère Libération, la réponse d'Alpha Condé n'est ni oui, ni non. "Arrêtons avec cette vision dogmatique de savoir si la bonne chose est un, deux ou trois mandats. Cela dépend de chaque pays et de la volonté de son peuple", a entamé Alpha Condé en répondant à la question. Et de poursuivre: "Nous ne voulons plus que l'Occident nous dicte ce que nous devons faire. Les pays développés, on ne leur pose pas la question! Est-ce qu'on pose la question à Singapour -dont le Premier ministre est en son troisième mandat- par exemple? Je n'ai pas à répondre. Ce n'est ni aux journalistes ni aux puissances extérieures de décider".
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Pour le moment, la préoccupation d'Alpha Condé c'est comment appliquer son programme de développement. C'est du moins ce qu'il dit. A propos d'un éventuel troisième mandat, Alpha Condé croit que c'est un débat qui leur a été imposé (par qui?). "Marx a dit que l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle est capable de résoudre. Le mien, c'est comment changer les conditions de vie des Guinéens, et avant tout des jeunes", a-t-dit
Il est certain que cette interview va être beaucoup commentée en Guinée où l'opposition a déjà formé une coalition pour barrer la route à Alpha Condé. Le débat sur un troisième mandat d'Alpha Condé a été lancé en novembre 2016 quand le directeur de la police nationale, Bangaly Condé a déclaré que le président, arrivé au pouvoir en 2010, va régner sur la Guinée jusqu'à sa mort. Dans la polémique suscitée par sa déclaration, Bangaly Condé avait reçu le soutien de certains ténors du parti présidentiel.
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Aux termes de l'article 27 de la constitution guinéenne, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non. Mais le président guinéen n'a jamais exclu la possibilité de revoir la loi fondamentale. Toutefois, avant cette interview accordée à Libération, il ne s'est jamais prononcé sur la question en public.