Le Plan d'action prioritaire constitue une partie intégrante de la Politique nationale de la réforme de la Justice adoptée en 2014 pour une période de dix ans.Il comporte quatre principaux axes censés renforcer la confiance entre la justice et les justiciables.Selon Hassan Diallo, secrétaire exécutif du Programme de réforme de la Justice au sein de l’unité de coordination de la Réforme de l'Etat et de Modernisation de l'administration, le premier axe vise l’accès au droit de justice.Avec un budget de 470,5 milliards de francs guinéens, il reste de loin l’étape la plus importante dans la mise en œuvre de la réforme, d’autant qu’elle est consacrée à la construction de prisons et à la vulgarisation des textes de lois à travers le pays, entre autres.Le deuxième axe de ce plan visera à rendre la magistrature guinéenne «indépendante» et «plus responsable», note Hassan Diallo.
Quant aux deux derniers axes, ils serviront au renforcement des capacités du personnel, à l’achat d’équipements et à la rénovation des tribunaux, ainsi qu’à la lutte contre l’impunité et la corruption dans le secteur.S’exprimant, jeudi 16 juin, au cours d’un atelier sur la réforme de la Justice, Hassan Diallo a souligné que sur le budget prévisionnel de 711 milliards de francs guinéens (soit environ 97,5 millions de dollars) pour ces quatre principaux axes, l’Union européenne apportera un appui de 20 millions d’euros, l’Agence française de développement 500.000 euros et les Etats-Unis financeront 2 millions de dollars.
«Reste un gap financier de 400 millions de francs pour que l’Etat guinéen boucle tout le financement nécessaire à la réalisation du plan d’actions prioritaires de réforme de la Justice», a-t-il signifié.Rappelons que la réforme de la Justice constitue l'un des objectifs majeurs du gouvernement guinéen. Il mise surtout sur ce secteur pour rassurer les investisseurs étrangers et faire du pays un carrefour des investissements à l’horizon 2025.Dans la mise en oeuvre de ce plan, certaines étapes sont déjà franchies. C’est le cas de la revalorisation de la rémunération des magistrats qui avoisine aujourd’hui 1000 dollars mensuel.Aussi, l’Etat a procédé à l’adoption du statut particulier de la magistrature, la création et l’installation du Conseil supérieur de la magistrature, la révision des codes usuels et la révision de la carte judiciaire du pays. «L’Etat a procédé aussi à la formation de 150 nouveaux magistrats, 80 greffiers et à la rénovation de certains palais de justice», a énuméré Diallo.Il reste cependant quelques défis à relever selon le secrétariat exécutif du Programme de réforme de la Justice. Notamment l’inscription du programme de réforme de la justice dans le programme d’investissement public et la mobilisation des partenaires techniques et financiers autour du financement de la réforme.Enfin, le gouvernement devra lever la contrainte financière qui constitue le plus grand obstacle. Car même si le budget que l’Etat accorde au ministère de la Justice est passé de 0,2% à 0,72%, il reste largement en dessous de la moyenne sous-régionale qui est de 3%.