Comme depuis quelques années, en Guinée, de nombreuses familles n’auront pas de mouton à sacrifier pour l’Aїd al-Adha. Elles devront se contenter d’autres viandes pour le repas de fête. En cause, le prix exorbitant de l’animal sur pattes.
Dans les marchés aux moutons, les acheteurs se plaignent. "Si on en a les moyens, il est préférable d’aller à Bamako", estime Aїcha Camara, rencontrée au marché de Yimbaya en compagnie de sa mère et de son frère. Ce samedi 26 août, après plusieurs minutes de négociations, la famille Camara a pu acquérir deux maigres moutons à 3 millions de francs guinéens (environ 300 euros). "C’est vraiment trop cher. L’année dernière on a acheté deux moutons à Bamako à des prix plus raisonnables qu’à Conakry. D’ailleurs, là-bas, les moutons sont un peu plus costauds que ceux de Conakry", remarque la jeune dame.
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Bazin également cher
En Guinée, il n’y a pas que le mouton à acheter pour la fête de Tabaski. Il y a aussi le beau boubou en bazin malien que tout le monde aimerait porter le jour de la fête. Sauf que se trouver un bazin n’est pas chose facile. Un bazin de moindre qualité coûte déjà 600 mille francs guinéens (60 euros). "Le bon bazin c’est autour d’un million de francs guinéens. C’est comme ça depuis l’année dernière. En tout cas nous ne pouvons pas trouver du bazin pour tous les membres de la famille. Pour nos deux garçons, mon mari va leur trouver autres habits", indique madame Aissatou Bah, rencontrée au marché Madina où elle cherchait des habits de fête.
Comme chez les Bah, dans beaucoup de familles, le bazin n’est souvent pas nécessaire pour les enfants. "On aimerait bien leur trouver du bazin pour leur boubou de prière, mais c’est trop coûteux de trouver du bazin pour le père, pour la mère et pour les enfants", indique madame Soumah, mère de quatre enfants.
Comme les années précédentes, les Guinéens vont encore célébrer Tabaski avec les moyens du bord.