"Ce n'est pas uniquement la responsabilité de ces cinq Etats mais c’est une responsabilité qui concerne l’Europe également car si le chaos prend le dessus --ce que nous tenons à éviter à tout prix-- cela a également un impact sur d’autres domaines", a affirmé Mme Merkel après une réunion avec les cinq chefs d'Etat du G-5 Sahel.
Les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou et tchadien Idriss Deby sont arrivés dans la matinée pour ce sommet.
Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques jihadistes récurrentes au Sahel, les groupes armés se jouant des frontières.
"On a clairement démontré l’urgence en ce qui concerne la menace terroriste et c’est une menace qui ne cesse de s’accroître. Le temps presse", a ajouté Mme Merkel, premier chancelier allemand à se rendre au Burkina.
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"Nous en Europe devons être plus réactifs. Certaines choses ont déjà été mises en route mais certaines choses peinent encore à se matérialiser. C’est pour cela que je m’engagerai pour que ces choses soient mises en œuvre rapidement", a-t-elle assuré.
"Les pays affectent 15 voire 20% de leurs budgets à la défense et à la sécurité. Donc beaucoup de projets de développement ne peuvent pas être mis en œuvre", a-elle analysé.
La chancelière a promis une aide au Burkina: "Nous allons soutenir le Burkina dans le renforcement de la capacité de la police (...) Nous allons fournir une aide à hauteur de 7 à 10 millions d’euros. C’est nécessaire car dans l’est et dans le nord du pays, des enfants ne peuvent pas aller à l’école".
Dans l'Est et le Nord, des milliers d'écoles ont été fermées en raison des attaques jihadistes qui menacent les enseignants et les font fuir.
"Cinq millions d’euros supplémentaires seront mis à disposition au-delà de ce qui a été prévu" pour des aides au développement, a conclu la chancelière.
Problème libyen
Résumant la réunion avec le G5, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a dit: "Nous avons eu (...)des discussions franches sur la lutte contre le terrorisme aussi bien dans le Sahel que dans le bassin du lac Tchad. Nous avons passé en revue l’ensemble des questions: l’operationalisation de la force du G5 Sahel, sa phase de montée en puissance, les questions qui concernent les engagements pris de part et d’autre, les procédures qui entachent la réalisation d’un certain nombre d’objectifs..."
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"Il est important, aussi bien sur la sécurisation des populations que du développement économique, que les peuples du Sahel sentent que quelque chose se met en route", a-t-il estimé.
Le président Kaboré a aussi parlé de la situation en Libye, accusant les Occidentaux de ne pas avoir écouté l'Afrique. "Nous avons demandé aux grandes nations de prendre leurs responsabilités pour régler la question de la Libye. Il est clair que la vision africaine - qui était (...) de rechercher les voies internes - a été balayée du revers de la main (...) La solution qui a été choisie était de faire partir (Mouammar) Kadhafi et ce départ a amené aujourd’hui une dislocation du pays en plusieurs sous-groupes avec des équipements militaires qui sont énormes et qui inondent notre sous-région".
"L’Europe doit avoir une position commune (...) de manière à ce que nous puissions trouver une solution définitive qui permette de geler l’approvisionnement des groupes terroristes à travers Libye", a-t-il poursuivi.
Quant au Burkina: "L'Allemagne a annoncé une aide 46 millions d'euros qui devrait nous permettre de mieux prendre en charge la question sécuritaire au Nord et à l'Est et conduire des actions qui aideront à renforcer la résilience des populations", a-t-il dit.
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"Nous avons mis l'accent sur le renforcement de la formation de nos forces de défense y compris en matière de droits humains", a précisé le président alors que l'armée est accusée d'exactions contre les populations peules souvent considérées comme complices des jihadistes dans un contexte de tension ethnique croissante.
Mme Merkel devait passer la nuit à Ouagadougou où un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé. Elle devait rencontrer jeudi matin des étudiants à l'université de Ouagadougou avant de partir au Niger.