Mali: la conférence nationale demande de négocier avec les terroristes

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Le 03/04/2017 à 08h42, mis à jour le 03/04/2017 à 10h24

Alors que les ex-rebelles et l'opposition avaient choisi de boycotter la table des négociations, ils finiront par y prendre part. La conférence demande l'ouverture d'un dialogue avec les islamistes radicaux les plus dangereux de la région, à savoir Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa.

On s'attendait à tout sauf à ce que les participants demandent ouvertement "d'engager des négociations avec le prédicateur radical Amadou Koufa, et le chef islamiste touareg Iyad Ag Ghaly". C'est la principale surprise de la première phase de la conférence nationale malienne qui s'est achevée dimanche 2 avril à Bamako. Mais ce n'est pas la seule. En effet, la question du statut du Nord Mali n'a toujours pas été résolue. D'ailleurs, rien que sur l'appellation à lui donner, il n'y a pas eu de consensus, puisque les ex-rebelles ont tenu à utiliser le terme "Azawad" alors que l'administration centrale et l'opposition voulaient qu'on parle de Nord Mali. 

C'est dire qu'il y a encore du chemin à faire, même si sur ce point précis, Bamako semble assouplir sa position. "Un comité d'experts doit se constituer pour discuter de la question de l'Azawad". C'est ce qu'a déclaré Ibrahim Boubacar Keita, président malien, au moment de clore les travaux de la conférence. Il a d'ailleurs reconnu que les différentes parties ne sont pas arrivées à un consensus. Pour lui, c'est ce même comité qui devra se pencher sur l'élaboration d'une "charte de l'unité et de la réconciliation nationale". 

Pour les membres de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), cette région doit être considérée comme une entité politique et juridique englobant les régions du nord du Mali. Evidemment, ce n'est pas dans ce sens que l'entendent les autres participants qui acceptent que l'Azawad soit une entité géographique, mais sans plus. 

En effet, les ex-rebelles savent que l'accord d'Alger exclut formellement l'idée d'indépendance d'une quelconque partie du territoire malien, par conséquent il ne leur reste qu'à d'ouvrir une brèche pour aller vers le fédéralisme. D'où leur attachement à cette définition comme entité politique et juridique. 

Pour certains participants, la crise a également pour origine, l'absence de vision, la mal-gouvernance et surtout la corruption qui gangrène l'administration. 

Quoi qu'il en soit, cette première phase a permis de poser les bases d'un dialogue, même s'il reste du chemin à faire. En effet, les ex-rebelles qui avaient menacé de boycotter la conférence sont venus à la table des négociations dès le lendemain de l'ouverture des travaux qui ont duré une semaine. Alors que le principal parti de l'opposition malienne a assisté symboliquement aux deux derniers jours et à la clôture de la conférence. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/04/2017 à 08h42, mis à jour le 03/04/2017 à 10h24