Des groupes armés signataires de l'accord de paix au Mali se sont affrontés dans la région de Kidal (nord-est) mardi, le jour même d'une réunion du Comité de suivi de cet accord, a-t-on appris de sources concordantes. Des affrontements entre les groupes armés pro-gouvernementaux et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) s'étaient déjà produits le 6 juillet dans la même région.
Aucun bilan n'était disponible de ces combats qui se sont déroulés autour d'Anéfis, au sud-ouest de Kidal, que se disputent les deux camps depuis près de deux ans. Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, a souligné que ces violences coïncidaient avec la tenue à Bamako d'une réunion du Comité de suivi de l'accord de paix de mai-juin 2015.
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"La moitié de la journée, nous l'avons consacrée à discuter de cette question malheureuse, qui cause beaucoup de tort à l'accord", a-t-il déploré dans une déclaration mardi soir à la radio de l'ONU au Mali, Mikado FM, agitant de nouveau la menace de sanctions. "En tant que représentant du secrétaire général, j'ai beaucoup de moyens, que, à partir de maintenant, avec l'aide de la communauté internationale, je peux utiliser pour faire respecter le cessez-le-feu", a-t-il prévenu, sans autre indication.
La CMA a fait état dans un communiqué d'un "affrontement armé entre ses unités et celles de milices progouvernementales" mardi, précisant que les heurts avaient commencé à 70 km de Kidal, et s'étaient poursuivis jusqu'à Anéfis.
Elle dit regretter "que ces combats éclatent au moment où de nouvelles initiatives se mettent en place à travers une commission de bons offices, composée de hautes personnalités traditionnelles et religieuses afin de diligenter la mise en œuvre de certaines dispositions de l'accord".
De son côté, le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) a démenti que l'ex-rébellion se soit emparée d'Anéfis.
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Pendant les combats, "quelques terroristes sont passés à Anéfis pour planter leur drapeau noir avant de repartir", a affirmé à l'AFP le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, en référence aux jihadistes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l'accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application enregistre d'importants retards.