Soumaïla Cissé, président et fondateur de l’Union pour la république et la démocratie (URD) et chef de file de l’opposition au Mali, a été investi samedi 12 mai candidat à l’élection présidentielle de juillet 2018 par l’URD et la Plateforme de l’alliance «Ensemble, restaurons l’espoir», rassemblant une trentaine de partis politiques et plus de 200 associations.
Devant plus de 80.000 personnes rassemblées au Stade du 26 mars de Bamako, Soumaïla Cissé a lancé un appel «au changement et à l’alternance pour sauver le Mali qui est au bord du chaos», en raison des violences terroristes et inter-communautaires dans le Nord et le Centre du pays, et de l’incapacité du pouvoir actuel à rétablir la paix et la sécurité durant ces cinq dernières années.
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«Sachez que c’est l’heure du changement. Sachez que nous avons pris un chemin qui est irréversible. Sachez qu’on ne peut plus reculer. Sachez que la victoire est certaine», a lancé le candidat investi. Soumaïla Cissé a ensuite mis en garde contre la fraude: «Pas de tricherie, pas de fraude comme en 2013! Nous n’accepterons plus cela.»
Dans son allocution en bambara, il s’est également adressé à la jeunesse malienne et a promis de «tout mettre en œuvre pour répondre au défi de l’emploi». Il s’est par ailleurs engagé à ce qu’aucun membre de sa famille ne brigue des postes officiels en cas de victoire à l’élection présidentielle de juillet 2018.
Présent également au stade du 26 mars en guise de soutien, le leader de la jeunesse malienne, Ras Bath, a vivement dénoncé le pouvoir en place et le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita: «Il a échoué à nous sécuriser, il a échoué à nous donner de la perspective, IBK a échoué à préserver nos libertés.»
Le projet du candidat Soumaïla Cissé «Ensemble, restaurons l’espoir» repose sur cinq piliers: la paix et la sécurité par le rétablissement de l’autorité de l’Etat, l’instauration d’un véritable dialogue entre tous les Maliens, la réforme de l’État pour qu’il soit au service des citoyens, la promotion des femmes et des jeunes, et la construction d’une économie performante et solidaire.
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«Tous ensemble, nous avons la force de refonder la Nation sur des valeurs solides: un État de droit garanti, une unité territoriale retrouvée, une lutte résolue contre la pauvreté et une exigence de solidarité entre tous les Maliens. Je serai le Président de la refondation de l’État, de l’unité, de la réconciliation et de la concorde nationales. Je serai le Président de la transparence, de la loyauté, de la dignité et de la rigueur morale», explique par ailleurs Soumaïla Cissé.
Concernant les violences communautaires dans le Centre du pays, il a demandé, la veille sur les ondes de RFI, au pouvoir en place d'initier un dialogue national: «Nous avons écrit au chef de l’État pour demander une rencontre qui me paraît absolument indispensable. Aujourd’hui, cette situation interpelle l’ensemble des Maliens. Les groupes se radicalisent d’un côté et de l’autre et il nous paraît aujourd’hui indispensable que le chef de l’État s’adresse à la nation, que le chef de l’État réunisse l’ensemble des forces vives, et que nous puissions en parler pour trouver une solution.»
Député, Soumaïla Cissé a participé au second tour des élections présidentielles de 2002 et 2013. Entre ces deux scrutins, il a été le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), après avoir été successivement secrétaire général de la présidence et ministre des Finances et du commerce, puis en charge du portefeuille de l’Equipement, de l’aménagement du territoire, de l’environnement et de l’urbanisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré.
Le premier tour de l’élection présidentielle est fixé au 29 juillet 2018.